Rosalie et André Saint-Chely tenaient un café à Paris dans le 11ième arrondissement. En 1930, M. Nucher ouvrit une boucherie cachère sur le trottoir d’en face et chaque matin y prenait son café. Le 21 juillet 1941 au matin après le café, il revint à la boucherie où des policiers l’arrêtèrent sous les yeux des voisins. Interné, il fut déporté et périt dans l’Est. Avec l’intensification des rafles, Mme Nucher et sa fille cadette Fanny, 18 ans, allèrent se réfugier chez l’aînée Brandla, 24 ans, qui, avec son mari Max Szwarc, habitait à proximité. Un jour, ayant pressenti les risques d’arrestation à cause de l’agitation dans le quartier, Max s’était adressé au couple Saint-Chely qui le cachèrent pendant 8 jours jusqu’à ce qu’il trouva une autre solution. En l’abscence de Max quand les policiers vinrent l’arrêter, ils ordonnèrent  à Mme Nucher et ses filles de préparer leurs valises et d’être prêtes dans un délai de quelques heures. Elles profitèrent du sursis pour s’enfuir et se réfugier chez des proches. Cet asile s’avérant trop précaire, Fanny et sa mère cherchèrent du secours auprès des Saint-Chely qui avaient compati avec leur détresse lors de l’arrestation de M. Nucher. Ils intervinrent auprès d’une concierge qui leur trouva un appartement vide dont les locataires juifs avaient été arrêtés. Ils assurèrent quotidiennement le ravitaillement des séquestrées pendant deux mois. Cette cachette devenant trop dangereuse, ce fut Justin leur fils, 22 ans, qui leur offrit son studio, toujours ravitaillées par le couple Saint-Chely. Ils les installèrent ensuite dans leur propriété à Saint-Maur-des Fossés, dans la région parisienne où elles restèrent cachées jusqu’en juillet 1943. Brandla qui avait entre temps accouché d’une fille et son mari Max bénéficièrent aussi de l’asile à Saint-Maur-les Fossés. Ensuite, les Saint-Chely aidèrent la famille à s’installer à Lyon. Ils procurèrent des fausses cartes d’identité à Fanny et sa mère. Celle-ci parlant mal le français, ils lui conseillèrent de se faire passer pour sourde-muette, lui mirent une croix autour du cou et les accompagnèrent à la Gare de Lyon. Justin mit son studio à la disposition d’une ancienne élève juive de sa classe, Hélène Rasner, ravitaillée elle aussi par le couple Saint-Chely.           

Le 23 octobre 2001, Yad Vashem a décerné à Rosalie et André-Casimir Saint-Chely et leur fils Justin le titre de Juste des Nations.      

 

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