Simone Albert, âgée de 21 ans, travaillait comme serveuse au «Champollion », un restaurant du Quartier Latin tenu par un couple de Juifs polonais, Willy Temko et Fajga Zylberman. Fajga avait un fils de 9 ans, Adolphe. En 1941, Willy Temko fut arrêté et interné. Suite à l’aryanisation des biens juifs, le restaurant fut repris par un administrateur provisoire qui désigna Simone Albert comme gérante alors que Fajga Zilberman continuait à y travailler comme cuisinière. De fait, comme les deux femmes étaient liées d’une grande amitié, Simone permit à Fajga de gérer elle-même son restaurant. Le 16 juillet 1942, au petit matin, des policiers français vinrent arrêter Fajga, internée par la suite à Drancy et déportée à Auschwitz. Adolphe était chez une nourrice pour la période des vacances et les policiers n’insistèrent pas pour le faire partir avec sa mère. Fajga avait supplié Simone de prendre soin de son fils. Elle l’installa chez elle, tout en continuant son travail au restaurant. Mais en décembre 1942, l’administrateur provisoire congédia Simone de son emploi, l’accusant de complicité avec son ex-patronne. Dans une lettre de dénonciation adressée au Commissariat Général aux Questions Juives, il lui reprochait l’envoi de colis et d’argent à Fajga ainsi que des visites durant son incarcération à Drancy. Il la suspectait aussi de lui servir de prête-nom dans ses pourparlers pour le rachat du restaurant. En 1943, par prudence, Simone plaça l’enfant auquel elle était très attachée, chez une famille de cultivateurs, près de Compiègne. A la Libération, elle était décidée à l’adopter officiellement, craignant le pire pour ses parents. Mais en mai 1945, Fajga Zylberman revint miraculeusement d’Auschwitz ainsi que Willy Temko et l’enfant rejoignit sa famille. Simone se maria et eut deux filles mais elle considéra toujours Adolphe comme son propre fils.               

Le 18 décembre 2001, l’Institut Yad Vashem de Jérusalem a décerné à Simone Bourgeois-Albert le titre de Juste parmi les Nations.

Le témoignage

Le jeune ZYLBERMAN, agé d’environ dix ans, fut recueilli par Madame Simone Albert, serveuse dans le restaurant de monsieur Temko, compagnon de sa mère qui y travaillait lorsque cette dernière fut arrêtée et déportée à Drancy.

Après le retour miraculeux de celle-ci à la fin de la guerre, l’enfant juif fut restitué à sa mère.

 

Documents annexes

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