François & Marie QUINSAT
François Quinsat était boulanger et maire de Gelles (Puy-de-Dôme) où il résidait avec sa femme et ses cinq enfants. En 1943, François prit sous sa protection et sauva de la déportation le couple Cahen et leur fils Claude, 8 ans, Juifs réfugiés du Luxembourg en France en 1940. Les Cahen avaient fui devant l’avancée des troupes allemandes et s’étaient installés à Clermont-Ferrand où ils retrouvèrent des amis de l’Université de Strasbourg. Ces derniers leur conseillèrent de se réfugier à la campagne et mirent à leur disposition une maison à Opme. Sally, le père, y trouva un emploi de journalier. Par suite d’une dénonciation, les gendarmes vinrent les arrêter un jour d’août 1943. Des villageois réussirent à cacher Jeanne, la mère, et Claude alors que Sally était appréhendé dans les champs. Avant de partir, il demanda à changer ses vêtements de travail et profita d’un moment d’inattention de ses ravisseurs pour sauter par la fenêtre à l’arrière de la maison. Une voisine qui l’avait vu le poussa dans sa cave et tira le verrou extérieur. Les gendarmes procédèrent à une fouille rigoureuse du village omettant la cave grâce au verrou tiré. Immédiatement Jeanne alerta ses amis résistants de la Faculté de Strasbourg en relation avec Jean Quinsat, 22 ans, qui proposa d’emmener les Cahen chez son père à Gelles. François Quinsat, «un homme d’une grande générosité, très humain et bon patriote » les hébergea dans une maison du bourg lui appartenant, leur établissant faux papiers et titres d’alimentation pendant 11 mois et assurant du travail pour Sally. Il cachait aussi deux autres réfractaires : l’un Alsacien, l’autre Lorrain. Suite à une lettre de dénonciation interceptée par une postière résistante, François décida de transférer les Cahen à Laverne, munis de nouveaux faux papiers. Ils y séjournèrent jusqu’à la fin de la guerre. Arrêté avec d’autres otages et sur le point d’être fusillé pour connivence avec la Résistance, François fut libéré grâce à l’Abbé Guérin, un Lorrain qui parlait l’allemand et sut parlementer leur libération.        

Le 6 mai 2002, Yad Vashem a décerné à François Quinsat le titre de Juste des Nations.

 

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