Hélène et Emile Rosenberg
Hélène Schweitzer née dans une famille luthérienne de Strasbourg apparentée au Dr. Albert Schweitzer, s’était fiancée en 1939, avec Emile Rosenberg, Juif réfugié de Roumanie. Mobilisé au début de la guerre, il tomba en captivité et n’en revint qu’en 1945. Sensibilisée aux persécutions des Juifs par ses fiançailles et la fréquentation des milieux protestants, Hélène s’engagea très tôt dans la Résistance. Douée pour le dessin et la gravure, diplômée des Beaux Arts en Hollande, elle devint spécialiste de la fabrication de faux papiers. Elle imitait à la perfection les lettres gothiques et l’aigle du Reich et confectionnait des faux tampons gravés sur du caoutchouc dentaire, du linoléum ou des pommes de terre. Très discrète sur ses activités, les témoignages permettent de suivre ses traces à Aix-en-Provence, Bordeaux, Lezay (Deux-Sèvres) et jusqu’à la région parisienne. Elle procura des centaines de fausses pièces d’identité, contrats de mariage et actes de naissance sauvant ainsi de la déportation de nombreux Juifs et résistants pourchassés. Le groupe de Résistance protestant de Bordeaux, organisé autour du professeur Jacques Ellul* et du pasteur Fouchier*, utilisa intensivement à ses services. Ses nombreux déplacements, munie de son précieux coffret à tampons, la mettaient en danger constant qu’elle affrontait avec sang froid et insouciance. Grâce à elle, plusieurs membres des familles Hertz et Weil, Juifs de Strasbourg, et Spira de Levallois-Perret eurent la vie sauve. Elle épousa Emile Rosenberg à son retour de captivité et se convertit au judaïsme. A la Libération, elle s’engagea dans le Service Social et de Santé de l’armée française et fut démobilisée en 1946. Son courage et son dévouement lui valurent la Croix de Guerre avec citation à l’ordre de son bataillon.
Le 23 juillet 2002, l’institut Yad Vashem de Jérusalem a décerné à Hélène Schweitzer-Rosenberg le titre de Juste parmi les Nations.
Le témoignage
Hélène Schweitzer issue d’une famille luthérienne de Strasbourg était une résistante intrépide. Avant la guerre, elle tenait l’orgue au Temple protestant. Elle avait fait les beaux-Arts en Hollande et avait réalisé à Strasbourg des séries de très belles peintures à l’huile qui furent exposées dans la librairie des Hertz. C’est par ce biais qu’elle a connu la famille Hertz et qu’elle les a sauvés d’une mort certaine. Outre de nombreuses activités clandestines, elle fut sous l’occupation, grâce à ses qualités de graveur, la cheville ouvrière pour la fabrication de faux papiers, tant dans la région bordelaise que parisienne. Elle contribua ainsi à sauver des centaines de juifs et de résistants.
Cette activité artisanale exercée à l’aide de qualités artistiques indéniables (diplômée des BEAUX-ARTS) et d’un matériel de fortune, comme entre autre de morceaux de pomme de terre et de caoutchouc dentaire, s’avéra très efficace. Elle imitait à la perfection les lettres gothiques et l’aigle du Reich, elle confectionnait aussi de faux contrats de mariage. Pour la famille Hertz, et d’autres familles, Hélène établit des faux livrets de famille avec des noms tels que Blanc, Sambot, etc…Elle s’engage comme volontaire dans les Forces Françaises – armée de terre – en tant qu’agent de liaison affecté au Service de Santé et fut citée à l’ordre de l’Armée et démobilisée en mars 1946. Les familles sauvées par Hélène Schweitzer lui gardent une grande reconnaissance. A la fin de la guerre, elle se convertit au judaïsme et épouse Emile Rosenberg (grand chef scout chez les Eclaireurs Israélites de Strasbourg) en 1945, dans Strasbourg libéré.
Décorée de la Croix de Guerre avec citation à l’ordre du groupement des bataillons de choc, elle décéda à l’âge de 73 ans.
Documents annexes
Magazine Le Picton 10 février 2014 09:58:21 | |
Article de presse – Dernières nouvelles d'Alsace du 12/03/2003 10 février 2014 09:55:38 | |
Article de presse 10 février 2014 09:55:36 |