Marie-Rose et Clément Vidaillan étaient métayers à Goudourville (Tarn-et-Garonne) où ils élevaient cinq enfants dont l’aînée avait 13 ans. En 1942, ils accueillirent et cachèrent chez eux Joseph Brenig, 19 ans, jusqu’en été 1944, date à laquelle il partit rejoindre les maquis du Tarn-et-Garonne. Quand Joseph arriva, ils mirent un couvert de plus sur la table et Marie-Rose se débrouillait pour faire manger tout son monde avec les produits de la ferme. Convoyé chez les Vidaillan par Andrée Lehman, une jeune assistante sociale de la «Sixième», Joseph y fut intégré comme un membre de la famille. Il aidait aux travaux de la ferme. Andrée venait régulièrement le visiter en bicyclette pour le munir des coupons d’alimentation fournis par le Dr. Hirsch, jusqu’à la déportation de ce dernier. Les Eclaireurs Israélites de France avaient mis Joseph en contact avec Andrée après son évasion du camp des Milles. En 1938, le couple Brenig et ses deux fils, Juifs autrichiens, avaient quitté Vienne au moment de l’Anschluss. Ils s’étaient d’abord réfugiés en Belgique et ensuite, avec l’invasion allemande, dans le sud de la France. Joseph et son père furent internés au camp des Milles, sa mère et son frère assignés à résidence à Marseille. Le 11 août 1942, ses parents et son frère furent déportés, via Drancy, à Auschwitz où ils périrent. Par chance, Joseph avait réussi à s’enfuir un jour avant les déportations. Il s’était caché plusieurs semaines à Marseille jusqu’à sa prise en charge par les réseaux d’entraide de la communauté juive. Les Vidaillan lui offrirent leur protection et firent en sorte qu’aucun des voisins ne sache que Joseph était juif. Il lui permirent d’avoir la vie sauve jusqu’à la fin des persécutions.
Le 1er août 2002, Yad Vashem a décerné à Marie-Rose et Clément Vidaillan le titre de Juste des Nations.
Documents annexes
Article de presse -La Dépêche du 18/06/2004 2 janvier 2014 10:29:41 | |
Invitation cérémonie Vidaillan 2 janvier 2014 10:29:00 |