Emile et Louise Nicoulaud exploitaient une boucherie à Guéret (Creuse) et y habitaient avec leur fille Danielle et leur gendre Pierre Morel qui enseignait l’anglais au lycée de la ville. Parmi ses élèves, David Aijzenfish, un jeune réfugié juif de Paris, était arrivé à Guéret après la rafle du Vel’d’Hiv avec sa sœur et son bébé, Yves né en avril 1942. Ils étaient venus y rejoindre son mari, le Dr. Zelazko. David habitait chez ses proches qui, par son intermédiaire, firent la connaissance de son professeur, Pierre Morel. David fut arrêté par la police française, déporté et assassiné dans l’Est. Après son arrestation, les Zelazko se trouvèrent menacés, eux-mêmes juifs étrangers. Les Nicoulaud leur proposèrent alors le gîte dans leur maison située au centre-ville de Guéret, à proximité du siège de la police. Ils y trouvèrent un abri temporaire mais par suite d’une dénonciation et de la multiplication des rafles et des dangers menaçants les uns et les autres, les Nicoulaud et les Morel décidèrent que les Zelazko seraient plus en sécurité à la campagne chez des cousins qui acceptèrent de les héberger. Le couple et son bébé Yves furent ainsi accueillis à La Chapelle-Taillefert où ils restèrent jusqu’à la Libération, protégés par les Nicoulaud-Morel et les familles des cousins dont l’un était prisonnier de guerre en Allemagne. Le Dr. Zelazko put reprendre la pratique de la médecine en se faisant payer en nature. A la Libération, lui et sa famille rentrèrent à Paris mais gardèrent des liens solides avec leurs sauveurs qui les avaient soustraits à la déportation. Jusqu’à leur décès, Yves a toujours considéré les Nicoulaud comme ses grands’parents.            

Le 31 mars 2003, Yad Vashem a décerné à Danielle et Pierre Morel ainsi qu’à Louise et Emile Nicoulaud le titre de Juste des Nations. 

Documents annexes

Aucun document