A titre posthume, ils ont reçu le titre de Justes pour avoir caché des enfants juifs
Louis et Fernande Saulnier, agriculteurs à Néret (Indre), avaient caché deux enfants juifs pendant la Seconde Guerre mondiale. Ils ont reçu le titre de Juste parmi les nations à titre posthume.
Durant les heures sombres de l’Occupation, alors que délation et suspicion devenaient monnaie courante, certains ont refusé l’ignominie au péril de leur vie. Des Justes parmi les nations dont le courage et l’exemplarité ne seront jamais oubliés.
« Nous rendons hommage à des gens qui ont fait preuve de générosité et de citoyenneté. Rappelons que les Nazis considéraient l’assistance aux Juifs comme un délit majeur », a souligné le maire de Châteaumeillant, Guy Bergerault, au cours d’une cérémonie au pôle de l’étang Merlin, en présence notamment du préfet Nicolas Quillet et de Michel Harel, ministre représentant l’ambassadeur d’Israël à Paris.
« Il restera toujours des anonymes qui ont contribué à sauver des juifs »
La mémoire de Louis et de Fernande Saulnier a été saluée à cette occasion. Durant la guerre, ce couple d’agriculteurs de Néret a soustrait à la vindicte nazie deux enfants juifs, Simon et Claude Cogos, en les cachant dans leur ferme durant trois ans. La sœur des deux frères, ainsi que leurs parents ont trouvé refuge dans d’autres exploitations des environs.
Au gré des rafles et des perquisitions germaniques, les époux Saulnier ont sauvé la vie des frangins à diverses occasions. Une attitude que l’État d’Israël a souhaité honorer. C’est ainsi que le titre de Juste parmi les nations vient de leur être décerné à titre posthume, plus haute distinction civile délivrée par ce pays.
« Le livre des justes ne sera jamais fermé, car il restera toujours des anonymes qui ont contribué à sauver des juifs. En sachant que certains refusent les honneurs et resteront à jamais anonymes. À l’occasion du soixante-dixième anniversaire de la rafle du Vel d’Hiv, cette cérémonie revêt tout son sens », soulignait Michel Harel.
Sous les yeux des enfants Cogos, Andrée Chabenat, la fille des regrettés époux Saulnier a reçu des mains de Michel Harel la médaille des Justes, symbole de l’engagement et de l’altruisme de ses parents.
La fille se souvient
Andrée n’était qu’une enfant à l’époque, mais conserve un souvenir précis de cette période. « Je n’étais pas au courant. Un matin, je me suis réveillée et dans le lit voisin du mien, il y avait deux enfants, Simon et Claude. On m’a dit qu’il s’agissait de cousins éloignés et le secret a été bien gardé jusqu’à la fin de la guerre », a-t-elle souligné en évoquant la discrétion de ses parents.
Le nom des Saulnier s’apprête à rejoindre ceux inscrits sur le mémorial Yad Vashem, créé en 1953 sur le mont du souvenir à Jérusalem. À l’heure actuelle, 24.355 justes ont été recensés dans le monde, dont 6.339 en Pologne, 5.204 aux Pays-Bas et 3.513 en France.
Boris Paul
source: http://www.leberry.fr/cher/actualite/pays/boischaut/2012/07/22/a-titre-posthume-ils-ont-recu-le-titre-de-justes-pour-avoir-cache-des-enfants-juifs-1227286.html du 22/07/2012
Article lié au Dossier 11899