Aux Loudunais « Justes parmi les Nations »

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Dossier n°

12855

Aux Loudunais « Justes parmi les Nations »

Du 28/09/2014

 

 

 

 


L’inauguration, ce samedi, du Square des Justes parmi les Nations à Loudun est l’aboutissement d’une histoire débutée de façon dramatique, 70 ans plus tôt.

Élus, familles, Loudunais étaient venus nombreux pour l’inauguration, ce samedi avenue de Leuze, du Square des Justes parmi les Nations et de la stèle en mémoire des juifs arrêtés à Loudun et déportés à Auschwitz entre 1942 et 1944.

Parmi ces douze personnes, de 9 à 72 ans, figurait Albert Rowek, désormais seul survivant des déportés du camp de concentration d’Auschwitz.
Albert Rowek, né à Nancy, est contraint, à l’exode avec sa famille. Le jour de ses 14 ans, le 15 juillet 1941, ils sont arrêtés et conduits au camp de Poitiers. Grâce à l’intervention du révérend père Fleury et du Grand rabbin Elie Bloch, il sera libéré en septembre 1941 mais ne reverra jamais ses parents et ses soeurs.

« Je suis tellement ému »

Il se rend alors à Lencloître, chez des cousins, la famille Rozner, arrêtés à leur tour. C’est à ce moment qu’il trouve refuge dans la famille Gaboriaud à Loudun, avec ses cousins Armand et Hélène Rozner. Tous seront de nouveau arrêtés le 21 juillet 1944 et font partie du dernier convoi de la mort, d’où Albert Rowek reviendra seul. « J’ai réussi à faire ce que je voulais », expliquait-il particulièrement ému, devant la stèle et en présence de François Guguenheim, vice-président du comité français pour Yad Vashem. Ce qu’il a fait, c’est faire reconnaître, en 2012, comme « Justes parmi les Nations » ceux qui les avaient hébergés au péril de leur vie, Alphonse et Anne-Marie Gaboriaud.
Leur fille Nicole a reçu à l’époque la médaille des mains de Laurent Mestre, attaché à l’ambassade d’Israël en France.
Samedi, c’est également Nicole Gaboriaud qui a dévoilé, en hommage à ses parents, la plaque du square, avant qu’Albert Rowek ne dévoile la stèle: « Je suis tellement ému de voir ici le nom de mes cousins et des autres enfants ». 70 ans après, la boucle est bouclée.

à savoir

 L’inauguration du square et de la stèle préludait au vernissage de l’exposition « Loudun pendant la guerre 1939-1945 », qui est proposée par le comité loudunais du Souvenir français jusqu’au 5 octobre à la collégiale Sainte-Croix.
De nombreux documents et photographies inédits sont présentés, dont beaucoup sont issus des archives de Pierre Décosse, correspondant de La Dépêche du Centre qui deviendra le 2 septembre 1944, La Nouvelle République.
Les 24 tableaux de « Loudun pendant la guerre 1939-1945 » sont complétés par trois autres expositions: « 1940, combats et résistances » et « Les Juifs de France dans la Shoah », prêtées par l’Office national des anciens combattants, et des objets et documents militaires prêtés par le musée de Tercé, consacré à la Vienne dans le Seconde Guerre mondiale.

Marie-Pierre Pineau