Essonne : comme le souhaitait son maire, Verrières-le-Buisson n’oublie pas ses Justes

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Essonne : comme le souhaitait son maire, Verrières-le-Buisson n’oublie pas ses Justes

Du 16/07/2019

 

 

 

 

 

Verrières-le-Buisson, le 16 juillet 2019. La ville a rendu hommage aux victimes des crimes racistes et antisémites de l’Etat français devant le monument aux Justes, érigé en 2015 selon les volontés de Thomas Joly, le maire décédé brutalement. LP/Cécile Ch
La commune a organisé une cérémonie pour le 16 juillet, date d’hommage national aux victimes des crimes racistes et antisémites de l’Etat français. C’était une volonté de Thomas Joly, brutalement décédé il y a quatorze jours.

Le 16 juillet est traditionnellement un triste anniversaire puisque c’est une journée nationale durant laquelle un hommage est rendu aux victimes des crimes racistes et antisémites de l’Etat français. Une date qui renvoie à la rafle du Vél d’Hiv, où 9 000 policiers français arrêtèrent en 1942 plus de 13 000 hommes, femmes et enfants parce qu’ils étaient juifs. Mais à Verrières-le-Buisson, cette cérémonie a revêtu un tour encore plus empreint d’émotion, quatorze jours après le décès brutal de Thomas Joly, le maire de la commune.

« C’est Thomas Joly qui a voulu ce monument aux victimes et en hommage aux Justes de Verrières », rappelle Henri Bouhnik, président de l’association israélite de Verrières. « Il l’avait conçu « végétal » pour rappeler la fragilité et la beauté de la vie, complète François Guy Trébulle, adjoint. Il voulait que ce lieu soit fleuri en toute saison, et il était fier de l’inaugurer le 16 juillet 2015, en présence des descendants des familles de Verrières érigées au titre de Justes parmi les nations et des descendants des Juifs sauvés par les habitants. »

Car si 9 familles juives de Verrières-le-Buisson furent arrêtées lors de la rafle du Vél d’Hiv en 1942, d’autres se sont illustrées pour avoir, « malgré tous les dangers », aidé et caché des Juifs pendant la Seconde Guerre mondiale. Roger de Vilmorin, Olivier de Vilmorin, Germain Lécureur et Camille Lécureur.

49 justes en Essonne

Ils ont tous les quatre été reconnus « Justes parmi les nations » et leurs noms figurent au mémorial de Yad Vashem. Après un long travail de recherche mené par l’association Historique de Verrières, il a pu être établi qu’Olivier et Roger de Vilmorin ont caché sept membres de la famille Meller de 1942 à 1945. Tout comme les Lecureur, qui ont aussi caché des Juifs dans les ateliers Vilmorin qu’ils dirigeaient.

Des représentants de la famille Meller sont depuis l’inauguration du monument en 2015, chaque année présent à Verrières, en signe de « remerciement, de reconnaissance ». « Il ne faut jamais oublier ses heures parmi les plus sombres de l’histoire de la France, insiste Henri Bouhnik. Nous avons un devoir de mémoire des victimes de l’horreur. » François Guy Trébulle abonde : « Nous devons garder la mémoire vivace, même 77 ans après cette période dramatique. Les Justes ont sauvé l’honneur de l’humanité. »

En Essonne, 49 personnes se sont vues décerner le titre de « Juste parmi les nations » par le comité Yad Vashem. Elles ont toutes reçu en personne ou à leurs descendants un diplôme et une médaille sur laquelle cette inscription est gravée : « quiconque sauve une vie sauve l’univers tout entier ». Une phrase que Thomas Joly a fait écrire en lettres sculptées qui suivent le chemin qui longe le mémorial.

Cécile Chevallier