Grâne – Deux nouveaux Justes parmi les Nations

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Dossier n°

12589

Grâne – Deux nouveaux Justes parmi les Nations

Du 05/11/2014

 

 

 

 

 


Lundi 27 octobre, la commune de Grâne a vécu un beau moment d’émotion avec la remise de la médaille des Justes, à titre posthume, à Lucie et Louis Lermine (qui fut maire de 1941 à 1965.) On notait le présence du Consul d’Israël, d’Arielle Krief et Pierre Osowiechi délégués de Yad Vashem, de nombreux élus, Hervé Marition député, Marie-Pierre Monier et Gilbert Bouchet sénateurs, des conseillers généraux Jean-Pierre Tabardel, Jean Serret et Pierre Pieniek, ce dernier étant également président de la Licra26 (Ligue de la lutte contre le racisme) – il était accompagné d’une délégation de militants de l’association –, de Muriel Paret maire de Grâne et ses collègues.

Bien évidemment, les familles concernées étaient là, venues certaines de loin (Londres) et très touchées par les vibrants hommages reçus ou rendus par eux-mêmes. On notait la présence encore, au milieu d’une nombreuse assistance, d’autres descendants de Justes.

Louis Hermine maire sous l’Occupation

Qui étaient donc Lucie et Louis Hermine ? De simples citoyens de Grâne ayant aidé des Juifs sous l’Occupation. En 1943, pourchassés (les parents de Marthe seront arrêtés et exterminés à Auschwitz) et munis de faux papiers délivrés par le préfet de l’Hérault, Silvio, Marthe Mozis, et les jeunes enfants Claude et Nicole trouvent refuge chez Lucie et Louis Lermine. Ce sera aussi le début d’une belle amitié. Leur périple personnel était passé par la Roumanie pour lui, l’Alsace pour elle, puis Paris (1928), Vichy (1939), Cannes (1941).

Au village, Louis maire n’a pas mentionné leur présence dans les registres, le même Louis (décoré de 14-18) Résistant, confie des tâches à Silvio. Les Mozis, présentés comme des cousins, mènent un vie normale : les enfants vont à l’école, lui est médecin, tous deux soignent indifféremment les gens (y compris un Allemand blessé). Ils sympathisent avec la famille Bouvier et leurs amitiés, ainsi que celle des Lermine et Mozis (qui rejoignent Paris en 1945), perdureront bien après la guerre. Louis est décédé en 1965, Silvio en 1974, Lucie en 1977 et Marthe en 1994.

C’est pour avoir hébergé, aidé et sauvé quatre juifs, que Louis et Lucie Lermine, mettant leur vie en danger, d’une façon héroïque et pourtant vécue dans l’instant comme une évidence (celle « de donner la vie en aidant d’autres à survive ») ont été promus Justes parmi les Nations.

F. D.