Saïx – Le ministre distingue le Juste Gérard Persillon

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Dossier n°

12773A

Saïx – Le ministre distingue le Juste Gérard Persillon

Du 25/10/2014

 

 

 

 

Gérard Persillon a reçu les insignes de chevalier de la Légion d'honneur des mains de Kader Arif./Photo DDM, S. F.

Point d’attente protocolaire. Impatient de présider une cérémonie officielle sur le territoire de son enfance, Kader Arif, secrétaire d’État aux Anciens Combattants et à la Mémoire, est arrivé bien avant l’heure du rendez-vous, hier soir, à la mairie de Saïx. Il ne cachait pas son plaisir de remettre les insignes de chevalier de la Légion d’honneur à Gérard Persillon, 94 ans. En juillet dernier, ce Saïxol avait été honoré en tant que Juste parmi les nations, comme l’a rappelé Genevière Dura, maire de la commune en ouvrant cette cérémonie : «C’était il y a trois mois, ici même, monsieur Persillon, nous assistions à la remise de cette médaille reconnaissant le courage qui vous a permis de dépasser les risques encourus…» Son courage pour avoir permis à une jeune fille juive, Perla, pendant la Seconde Guerre mondiale, d’obtenir de faux papiers d’identité, d’être protégée par la directrice du collège de Limoux, lui évitant ainsi la déportation. À ces heures graves du conflit mondial, Gérard Persillon était commissaire de police dans l’Aude. Plus tard, il s’installa à Saïx avec sa famille. «Saïx, au cœur de l’Agout», où Kader Arif venait à pied, en vélo, retrouver des amis à la fête du village. Qui y revient en qualité de «ministre de la République pour rendre hommage à un héros comme Gérard Persillon, vous qui avez considéré que vous n’avez fait que votre devoir. Chaque ville a ses héros, Saïx a les siens, vous êtes de ceux-là, qui donnent leur vie pour préserver celle des autres. D’une autre, Perla, qui a fait le voyage jusqu’ici, depuis les Etats-Unis, en juillet, pour vous remercier… Votre acte est une preuve d’amour, une belle preuve d’amour adressée aussi à la France.» Appuyé sur sa canne, attentif au discours du secrétaire d’État, le vieux monsieur a vécu l’instant dignement avant de recevoir l’insigne honorable. Puis, d’un pas sûr, sortant un papier de la poche de son superbe costume gris, il s’est rapproché du micro pour adresser notamment au ministre : «Par ce geste, le gouvernement de la République reconnaît les efforts déployés par des populations… Où irait-on chercher les vertus nécessaires à l’accomplissement de missions sinon dans les rangs de la Légion d’honneur, vaillante cohorte où les noms de sacrifice et don de soi ne sont pas des lieux communs… Servir dans la Légion d’honneur entraîne surtout l’obligation morale d’être prêt à défendre ces vertus pour l’amélioration de l’humanité. En ce qui nous concerne, malgré l’âge et l’état de santé, nous sommes résolus à en être digne.» Gérard Persillon démontre ainsi, une fois encore, combien il était juste de le distinguer. Un homme «d’une simplicité formidable, d’une modestie et d’une humilité qui fait la fierté de notre commune», assure Genevière Dura.