Un Mazamétain «Juste parmi les nations»

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Dossier n°

8472

Un Mazamétain «Juste parmi les nations»

Du 14/04/2019

 

 

 

 

La remise de la légion d'honneur à l'abbé Cugnasse./ DDM
C’est la plus haute distinction que l’état hébreu décerne à des personnes qui au risque de leur vie, de celle de leurs proches, sans demander de contrepartie, ont aidé des juifs persécutés par l’occupant nazi.

Dans le Tarn, il y a 91 «Justes parmi les nations» dont trois couples mazamétains (Alice et André Ferran, Suzanne et Elie Galtier, Berthe et Henri Maurel) et l’abbé Cugnasse. Gilbert Louis André Cugnasse est né le 19 juin 1913 à Mazamet dans une famille nombreuse. Ses parents étaient ouvriers dans l’usine de délainage des Coustelles. Il est ordonné prêtre en 1936 rejoint par son jeune frère Claude.

L’abbé Cugnasse est mobilisé en 1940 comme chef brancardier puis, licencié es lettres, il est nommé professeur au petit séminaire de Pratlong (qui fermera en 1984). Il deviendra en 1942 à l’âge de 28 ans le directeur Du petit séminaire, une ancienne ferme transformée en une école située sur la commune de Lacaze dans les Monts de Lacaune qui accueillait 70 enfants. Un lieu isolé qui deviendra un refuge, un asile, pour les juifs persécutés, les réfractaires du STO et les résistants ou ils furent nourris et soignés.

«Je savais que les juifs étaient plus en danger que les autres. Mais à Pratlong on ne faisait pas la différence. Quelqu’un arrivait en détresse. Etait-il juifs ou pas ? Souvent je n’en savait rien. J’étais là pour les aider et je n’avais pas peur. Ce n’est que plus tard que j’ai pris conscience des risques que nous prenions».

Cinquante cinq ans plus tard, à l’initiative de l’abbé Mathieu qui a recueilli des témoignages oraux et écrits dont celui de Guy de Rouville, l’abbé Cugnasse reçoit le titre de «Juste parmi les nations» le 20 juin 1999. «Bravant les risques encourus, il a incarné l’honneur de la France, les valeurs de justice, de tolérance et d’humanité».

En avril 2007, la légion d’honneur lui est décernée à Anglès pour 46 ans de ministère ecclésiastique et de services militaires. Il finira ses jours à Mazamet, atteint par la maladie, il disparaît à l’âge de 97 ans en octobre 2010.