Ajaccio : Hommage aux victimes des crimes racistes et antisémites et aux Justes de France
Du 18/07/2017
«Après la shoah, à son retour en France, c’est précisément parce qu’elle a été épargnée qu’elle pense qu’elle a un destin à accomplir, une mission à assumer. Avec courage, force et détermination, elle met sa vie au service des plus faibles. Elle mène également un combat pour l’émancipation des femmes, pour la construction de l’Europe. Et, contre toute attente, elle qui aura tant souffert dans les camps et qui a vu sa mère mourir d’épuisement, elle se bat pour la réconciliation franco-allemande dès 1945. Elle n’était pas obsédée par la collaboration mais, en revanche, elle attachait une très grande importance à l’attitude de ces français qui au péril de leur vie avaient caché des enfants et des familles juives ».
Parmi les « justes » de France un hommage a été rendu à Dolinda Luciani, originaire de Rospigliani qui a caché à son domicile une famille juive durant plus d’une année. Elle a pourtant toujours refusée de reconnaissance pour un geste humain qui lui semblait normal. Ce n’est qu’après que la petite Sarah, l’enfant qu’elle avait logé et qui, devenue adulte, lui a demandé d’accepter en souvenir de ses parents et pour ses enfants, que Dolinda Luciani a finalement consentie à recevoir le titre de juste parmi les nations.
C’est ensuite le Préfet de Corse qui a lu la lettre de Geneviève Darrieussecq, en charge du secrétariat d’État auprès de la ministre des Armées. A été évoquée la rafle du Vel d’hiv qui est devenue le symbole de l’atrocité commise envers les juifs de France avec la complicité du gouvernement de Vichy. En moins de 48 heures 13 152 juifs dont plus de 4000 mineurs furent arrêtés, enfermés et déportés. « Cette journée est aussi la journée dédiée à l’espérance et à la dignité humaine. En effet, des français refusèrent ces comportements barbares, ceux que l’on nomment les justes parmi les nations. Plus de 4000 justes de France sont actuellement reconnus. Ils ont prouvé que la Résistance est toujours possible même dans les moments les plus extrêmes. Cette armée de l’ombre a rendu son honneur au Pays des Droits de l’Homme. En 2007, un plaque leur rendant hommage a été apposée dans la crypte du Panthéon leur rendant ainsi la place qui leur revient de droit aux côtés de grands hommes de la République ».
Pierre BERETTI