Décorée pour avoir sauvé un enfant juif
De 1942 à 1944, Lucienne Chaumont, une habitante de Parigny, près de Saint-Hilaire-du-Harcouët, a hébergé Bernard Zelman, un enfant juif âgé de 7 ans. Pour cet acte, elle sera décorée à titre posthume de la médaille des Justes parmi les Nations.
Son nom sera désormais inscrit sur le mur de l’Institut Yad Vashem de Jérusalem. Pour avoir sauver le petit Bernard Zelman de la barbarie nazie, Lucienne Chaumont, habitante de Parigny, recevra à titre posthume la médaille et le diplôme des Justes parmi les Nations le dimanche 23 septembre à 11h en mairie de Parigny.
C’est sa fille, Gisèle, qui recevra en son nom cette distinction des mains du ministre des affaires administratives de l’ambassade d’Israël, Michel Lugassy-Harel, en présence du vice-président du Comité français pour Yad Vashem, Pierre Osowiechi, et du préfet de la Manche, Adolphe Colrat.
Ecolier ordinaire sous une fausse identité
Né en 1935 de l’union de David Zelman et de Perla Makobodzka, des Polonais juifs arrivés en France en 1928, Bernard Zelman passe sa jeunesse rue de Montreuil à Paris avec ses deux soeurs, Mina et Suzanne. Le 20 août 1941, leur père, ensacheur de farine aux Grands Moulins de Paris, est arrêté à son domicile. Transféré à Drancy, il part pour le camp de concentration d’Auschwitz le 22 juin 1942 par le convoi n°3. Il n’en reviendra jamais.
Tandis que leur mère trouve refuge dans une mission catholique rue de Montreuil, les trois enfants Zelman sont pris en charge par une assistante sociale et se cache rue Lamarck. Un document émanant des archives de l’UGIF (Union générale des Israëlites de France) mentionne leur arrivée le 30 novembre 1942 et leur départ le 3 décembre suivant pour Parigny, au lieu-dit « Ruffigny ».
Parents de trois enfants, Lucienne Chaumont et son époux, Jules, accueillent les trois petits réfugiés dans la plus grande discrétion et partagent avec eux leurs faibles ressources. Les deux filles, Suzanne et Mina, ne resteront dans le sud-Manche que trois mois avant d’être conduites du côté de Houdan, en Ile-de-France. Bernard Zelman, alors âgé de 7 ans, se retrouve seul et va à l’école sous une fausse identité.
En mai 1944, alors que l’offensive alliée démarre sous le feu de la chasse anglaise, la famille Chaumont fuit les combats et trouve refuge chez des amis, jusqu’à la libération de la région par les forces américaines. Bernard Zelman retrouve sa mère, Perla, en novembre 1944.
source: http://www.lamanchelibre.fr/saint-hilaire/actualite-38411-decoree-pour-avoir-sauve-enfant-juif.html du 13/09/2012
Article lié au Dossier 12103