Georges Lauret, un Juste renait sous la plume de Sébastien Bailly

Accueil/La vie du Comité/Actualités/Actualités de Paris/Georges Lauret, un Juste renait sous la plume de Sébastien Bailly

Dossier n°

10239

Georges Lauret, un Juste renait sous la plume de Sébastien Bailly

Du 29/03/2016

 

 

 

 

Le journaliste Sébastien Bailly vient de publier Les Miraculées, retraçant le destin peu commun du docteur Georges Lauret, Juste parmi les Nations et héros oublié. Réparation est faite.

La discrétion est le propre même des Justes parmi les Nations. Et ce n’est pas peu dire quand on parle du docteur Georges Lauret. Son histoire, jusqu’ici peu connue, vient d’être couchée sur papier dans un très beau livre de Sébastien Bailly, intitulé Les Miraculées.

Un héros discret

Le journaliste et auteur raconte, en 80 pages, l’histoire extraordinaire de cet homme, le seul Juste de Rouen, né en 1904 et mort en 1996. Pendant quinze mois, de 1943 à 1944, Georges Lauret cacha une mère et ses deux filles, juives, au sein du service obstétrique de l’hospice de Rouen, au mépris des risques nombreux, bravant la méfiance des médecins allemands chargés de surveiller le personnel français et même celle de quelques confrères malintentionnés.

Le médecin, chef de service, inventa une maladie indécelable à Linda, la jeune mère de famille, recommandant qu’elle reste alitée. Les deux petites, Pauline et Gaby, âgées de 8 et 7 ans, furent placées dans un service pour enfants avec la complicité des religieuses infirmières. Jusqu’à la Libération, le médecin réussit à les garder dans l’enceinte de l’hôpital, sauvant les trois femmes d’une mort certaine.

La ville de Rouen connut en effet deux rafles, la première en 1942 à destination des hommes, la seconde un peu plus tard pour les femmes et les enfants. Le mari de Linda Ganon, commerçant dans la ville normande, fut arrêté lors de la première rafle, conduit à Drancy puis déporté à Auschwitz. Comme lui, 66% de la population juive de Rouen périt dans les camps nazis.

 

Un hommage juste

 

Jamais, Georges Lauret n’a raconté son histoire, ni pendant, ni après la guerre. Ses enfants n’ont découvert les faits que lorsque le médecin fut nommé Juste parmi les Nations, en avril 2004.

Sans fioriture, Sébastien Bailly retrace le courage extraordinaire de cet homme et redonne à ce juste la place qui lui est due. L’auteur a travaillé pendant deux ans pour resituer les faits dans une ville et une période, tourmentées et peu narrées, et pour recueillir les témoignages, entre autres de Gaby, le plus jeune des miraculées et du fils du docteur Lauret.

Les Miraculées ne laisse pas indifférent, surtout en cette période, la nôtre, tout aussi tourmentée. Un récit bouleversant, hommage à un héros, pour ne jamais oublier !

Les Miraculées, de Sébastien Bailly, éditions des Falaises, 80 p., 9 €.