Juste quelques notes pour un peu d’humanisme

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Dossier n°

6959

Juste quelques notes pour un peu d’humanisme

Du 29/11/2019

 

 

 

 

Une initiative d'élèves du lycée Alain-Fournier

Manuel Nérée, professeur d’Histoire Géographie au lycée Alain-Fournier de Mirande, travaille avec ses élèves depuis la rentrée de 2017 sur un vaste projet mis en place dans le cadre de l’Accompagnement Personnalisé et baptisé « Juste Humains ». 

L’an passé, vingt de ses élèves de première du lycée ont pu interviewer Simone Susskind, députée belge très engagée pour la paix dans le conflit Israélo-Palestinien, lors d’une voyage entrant dans le cadre des échanges entre la sous-préfecture et ses villes jumelles. Aujourd’hui sénatrice, Simone Susskind, a mené plusieurs actions sur le terrain pour favoriser le dialogue entre ces deux peuples. 
 
Le projet mirandais

La première étape du projet concerne d’abord une action qui s’est déroulée à Mirande, plus exactement au lieu-dit Valentées, durant la Seconde Guerre mondiale. Les époux Lacave ont caché des juifs dans leur maison. Cette action leur vaut aujourd’hui le titre de « Justes parmi les Nations ». Les élèves engagés ont effectué des recherches afin d’en apprendre plus sur cette famille et la famille Suganas qu’ils ont hébergée. En janvier 2019, ils partiront à Jérusalem, en Israël et en Palestine. Ce voyage a pour but de rendre hommage aux époux Lacave mais aussi de découvrir la vie des jeunes Palestiniens et Israéliens. 

Une famille exemplaire

Gaston et Marie Lacave avaient une ferme à Valentées, près de Mirande. En juin 1942, ils furent contactés par Albert Suganas, un réfugié juif qui s’était enfui de Rouen avec toute sa famille. Ce monsieur leur demanda de loger dans leur étable la vache qu’il avait achetée pour donner du lait à sa fillette de deux ans. Non contents d’accepter, Gaston et Marie Lacave offrirent d’héberger Liuba Suganas et la petite Odile. Les deux grands enfants du couple étaient en pension dans une école religieuse de la région. Liuba et sa fille vécurent chez les Lacave jusqu’à la Libération en août 1944. Albert Suganas venait les voir tous les jours et les grands enfants venaient passer les vacances à la ferme. Lorsque des étrangers arrivaient, les réfugiées se cachaient dans la cave à vins dont la porte avait été camouflée. Pendant toute cette période, les fermiers refusèrent d’accepter tout autre dédommagement que le lait de la vache. Pourtant ils couraient un immense danger en hébergeant des Juifs, d’autant que Mirande comptait de nombreux collaborateurs. Les Lacave et leurs quatre enfants traitèrent Liuba et Odile comme des membres de leur famille. Après la guerre, Liuba raconta que sa fille appelait Marie Lacave « Mémé » et que, arrivée menue et chétive, elle était devenue à la ferme une enfant robuste et pleine de santé. Lubia Suganas et sa fille restèrent en contact pendant de longues années avec les fermiers qui accueillaient chaleureusement leurs fréquentes visites.