La Bruyère – Edgard Lobgeois a son école

Du 11/11/2013

L’école communale n’avait pas de nom. Mais depuis hier, on l’appelle l’école Edgard-Lobgeois. La cérémonie a eu lieu en présence de la famille du Juste.

Les enfants et petits-enfants d'Edgard Lobgeois étaient présents pour l'occasion. « Donner le nom de notre père à une école est un honneur », affirme la famille.

Edgard Lobgeois, c’est l’homme qui, le 4 janvier 1944, aperçoit un camion allemand alors qu’il s’apprête à prendre son service à l’hôpital Paul-Doumer. Cet employé hospitalier rejoint alors Chamin Sztruzman, un patient juif poursuivi par la gestapo, et le cache dans la salle d’incinération de l’hôpital avant de l’emmener chez lui. Edgard Lobgeois a également fourni des faux papiers à de nombreux juifs leur permettant d’échapper aux arrestations et à la déportation.

La médaille des Justes

« Edgard Lobgeois fait partie de ces héros anonymes », commentait hier Jean-François Croisille, le maire de Labruyère. Alors quoi de plus juste que de donner son nom à l’école communale. « C’est une idée que j’ai depuis le début de mon mandat. L’école communale n’avait pas de nom et ce qu’a fait cet homme est un bel exemple pour les enfants. C‘est aussi un moyen pour que l’Histoire reste dans nos mémoires, que le souvenir de cet homme se perpétue à travers les générations. »

Hier, juste après la cérémonie de commémoration du 11-Novembre, le maire et près d’une centaine d’autres personnes, dont les enfants et petits-enfants d’Edgard Lobgeois, ont inauguré l’école. Un établissement que les petits-enfants de ce dernier ont d’ailleurs fréquenté. « C’est une fierté, sourit, ému, Jacques Lobgeois, le fils aîné d’Edgard. Cette histoire, mon père en a peu parlé. C’était la guerre, une période dont on n’aime guère parler. Vers la fin de sa vie, quand un livre qui évoquait cette histoire a été publié et qu’il a reçu la médaille des Justes, il a commencé à nous raconter. » Une histoire que, désormais, tous les écoliers de Labruyère connaîtront.

HÉLÈNE GRAFFEUILLE