La commune de Lormaye a son Jardin des Justes

Accueil/La vie du Comité/Actualités/Actualités des régions/La commune de Lormaye a son Jardin des Justes

La commune de Lormaye a son Jardin des Justes

Du 15/09/2020

 

 

 

Solange Lehmann et Patrick Jouvelin, petit-fils d'Albert et Lucienne, devant la plaque du Jardin des Justes. © CHARDON Sylvie
L’émotion était palpable, ce dimanche 15 septembre, à Lormaye. La commune inaugurait son jardin des Justes, en hommage à un couple qui a sauvé une petite fille, lors de la Seconde Guerre mondiale.

Une foule d’officiels et d’habitants se sont pressée, hier matin, devant la mairie de Lormaye, pour l’inauguration des Jardins des Justes parmi les Nations.

Cette décision du Conseil municipal fait suite à la remise en février 2018, par le comité Yad Vashem, de la plus haute distinction, la médaille des Justes parmi la Nation, à titre posthume, à Albert et Lucienne Jouvelin.

Le comité Yad Vashem voulait rendre hommage au courage de ces habitants de Chandres, hameau de Lormaye, durant la Seconde Guerre mondiale. Ce couple de fermiers a hébergé pendant deux ans Solange Speiser, une petite fille juive de 11 ans.

Cette petite fille a été envoyée à Lormaye par sa mère, au lendemain de la rafle du Vel d’Hiv, en juillet 1942. La maman avait décousu l’étoile jaune des vêtements de sa fille.

La jeune Solange a été choyée par la famille Jouvelin qui n’a pas hésité à lui donner son nom pour la soustraire aux Allemands : la Kommandantur se dressait non loin de chez eux, à 150 mètres de l’école.

Solange Speiser n’a rien oublié

Solange devait passer tous les matins à pieds devant les Allemands pour se rendre à l’école, où la directrice, Berthe Polvé, l’avait inscrite sous le nom de Solange Jouvelin. La petite fille gardera ce nom jusqu’à l’obtention de son certificat d’études, le 6 juin 1944, date du débarquement.

Solange Speiser, épouse Lehmann, a aujourd’hui 88 ans mais n’a rien oublié de cette période. Elle était ravie de revenir à Lormaye, où elle a été chaleureusement accueillie. Elle était heureuse de retrouver quelques camarades d’écoles, comme Pierre Polvé, le fis de la directrice, qui se souvent très bien également de cette période.

Les nombreux discours ont tous été très émouvants, rendant hommage à ces femmes et ces hommes qui n’ont pas hésité à mettre leur vie en danger pour en sauver d’autres, sous le joug ennemi.