“La vallée des Justes”, un documentaire sur le sort des Juifs dans le Tarn durant l’Occupation
Du 07/06/2018
Entre 1940 et 1945, les deux villages tarnais, Vabre et Lacaune, situés à une trentaine de kilomètres l'un de l'autre,ont connu des histoires bien différentes . / © Crestar Production
Entre 1940 et 1945, le Tarn a connu les heures les plus sombres comme les plus glorieuses. Le petit village de Vabre a caché de nombreux juifs qui ne furent jamais dénoncé. A quelques kilomètres de là, à Lacaune, 648 juifs furent assignés. Un documentaire aborde cette histoire méconnue.
« On aurait pu choisir d’autres territoires mais l’histoire de Vabre et celle de Lacaune étaient particulièrement intéressantes » La réalisation d’un documentaire a été une évidence pour le producteur, Jean-Charles Tartière.
D’un côté, Vabre. La commune tarnaise a rejoint en 2015 le réseau Villes et villages des Justes de France qui a pour ambition de réunir les communes perpétuant le souvenir et les valeurs portées par les « Justes parmi les nations », « ces femmes et ces hommes qui, avec courage et au péril de leur vie, ont, au cours de la seconde guerre mondiale, sauvé des Juifs en s’opposant aux persécutions antisémites nazies et à l’Etat français de Vichy« , selon le site du réseau porté par l’association Yad Vashem.
De l’autre, à une trentaine de kilomètres, Lacaune a connu un tout autre sort. De 1940 à 1945, 648 juifs, originaires de Belgique, de Pologne et de nombreux autres pays, furent assignés dans cette commune de montagne par le gouvernement de Vichy. 118 d’entre eux seront déportés et périront dans les camps de concentrations.
A travers son documentaire « La vallée des Justes », l’équipe de Jean-Charles Tartière a pu recueillir de nombreux témoignages de juifs cachés durant cette époque mais aussi de Tarnais qui ont pu les aider. « On parle beaucoup de la résistance militaire mais on s’intéresse beaucoup moins à la résistance civile, explique le producteur. Parler de ces gens, des agriculteurs, des instituteurs, de simples gens, qui sont restés dans l’ombre, qui ont sauvé des personnes au péril de leur vie et parfois sans savoir qu’elles étaient juives. C’est une façon de mettre en avant des valeurs qui ne sont pas toujours connues du grand public. La partie émergée de l’Iceberg c’est le « Juste » mais il y aussi tous les réseaux souterrains méconnus qui ont permis que des actions soient menées. Il était important de recueillir cette mémoire avant qu’elle ne disparaisse. »
« La vallée des Justes » sera prochainement diffusé sur la chaine Toute l’histoire.
Reportage Sylvain Duchampt et Véronique Galy