Le Creusot: Charles Schneider et son épouse ont été reconnus «Justes parmi les Nations»
Du 21/01/2020
On dit que la vérité finit toujours par éclater. Quand elle a été longtemps cachée par pudeur, il est encore plus beau quand elle est révélée. Et pour ce qui concerne Charles Schneider et son épouse Lilian (et non pas Liliane) c’est donc récemment qu’ont été révélés leurs actes de résistance et d’héroïsme pendant la seconde guerre mondiale
Maître de forge dans la lignée de sa famille, Charles Schneider, avec son épouse, ont donc sauvé des enfants juifs de la déportation.
Ils étaient au moins quatre à ainsi avoir été sauvés des crochets et des rafles de la Gestapo.
«Je ne me souviens évidemment pas de cette époque» explique Dominique, la fille de Charles et Lilian Schneider, née au milieu de la guerre. Alors jusqu’à ces derniers mois, elle a ignoré les actes de bravoure et d’héroïsme de ses parents. Ils ne lui avaient jamais dit.
Charles, mort en 1960, tout comme Lilian, décédée en 1982, étaient partis avec leurs secrets bien gardés.
Dominique Schneider sait désormais que quatre enfants de confession juive, d’une même famille, quatre garçons, avaient été déposés par leurs parents auprès de ses parents.
Et avec courage, car ils risquaient gros, les époux Schneider avaient donc décidé de les cacher, pour leur éviter la déportation vers les camps de la mort.
«Les deux ainés sont aujourd’hui décédés. Les deux autres ont dit «Il faut faire quelque chose».
L’un vit à Paris et l’autre en Ile de France», détaille Dominique Schneider. Mais elle ne donne par leurs noms.
Ils ne l’ont pas souhaité. Ils ont simplement voulu entamer les démarches pour que Charles et Lilian Schneider soient très officiellement nommés «Justes parmi les Nations».
C’était en novembre dernier. Charles Schneider et Lilian Schneider, née Volpert, sont donc depuis au rang de tous les Justes de France. Ils sont parmi les 24 qui ont été nommés au cours de l’année 2019. La cérémonie co mémorielle de la Shoa aura lieu au printemps.
Ce n’est pas au Creusot, la ville était alors sous occupation allemande, que Charles et Lilian Schneider ont caché les quatre enfants, dont deux ont souhaité révéler et faire reconnaître cet acte d’héroïsme.
«J’ai appris que mes parents avaient fait faire des certificats de baptême catholique, de faux certificats, à ces quatre enfants», souligne Dominique Schneider.
Elle a également appris que c’est dans l’une des propriétés de ses parents en Ile de France, autour de Paris, que les quatre enfants avaient été cachés. Dominique Schneider rappelle juste que sa maman s’occupait d’un orphelinat à Marly le Roy, dans les Yvelines, à l’ouest de Paris, puis ensuite en Province.
D’autres enfants ont ils été sauvés par les époux Schneider.
Dominique Schneider ne le sait pas. Mais peut-être l’apprendra-t-elle un jour. Ce sera alors une autre très respectueuse surprise.
Article lié au Dossier 13825