Les Justes tourangeaux ces  » héros ordinaires « 

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Les Justes tourangeaux ces  » héros ordinaires « 

Du 17/07/2017

 

 

 

 

Les Goupille (avec Françoise Marchelidon à droite) devant la stèle où sont gravés les six noms de leurs parents reconnus « Justes parmi les nations ».
Le 75 e anniversaire de la rafle du Vel d’Hiv a donné l’occasion d’honorer la mémoire des cinquante Tourangeaux reconnus “ Justes parmi les nations ”.

Jamais la place des Justes n’a aussi bien porté son nom. Hier matin, à Tours, devant la stèle qu’avait inaugurée Simone Veil en 2005, le sous-préfet Pierre Chauleur, élus et membres de la communauté juive ont commémoré le 75e anniversaire de la rafle du Vel d’Hiv. Ce dimanche était classé « Journée nationale à la mémoire des victimes des crimes racistes et antisémites ».

La cérémonie a pris un relief particulier avec l’hommage appuyé aux cinquante Tourangeaux reconnus « Justes parmi les nations » et la présence de leurs familles comme Mireille Saint-Cricq, la fille de Jean Meunier, les Goupille, Pierre Louault. Les parents du maire de Chédigny et président de l’Association des maires d’Indre-et-Loire avaient en effet caché trois enfants juifs pendant la guerre au nez et à la barbe des nazis, tout en élevant leurs quatre petits.

 » Nous ressentons tous une grande fierté « 

Sur la stèle, six prénoms de la famille Goupille se suivent. : « Mon grand-père était vétérinaire à Descartes. Il avait le laissez-passer permettant de franchir la ligne de démarcation toute proche. Et il a aidé à faire passer des pilotes, des prisonniers, des résistants. Il a été dénoncé… », témoigne André-Louis, dont la grand-mère poursuivra les exfiltrations avec des membres de la famille. Au total, 2.000 juifs et résistants seront sauvés. « Nous ressentons tous une grande fierté d’appartenir à leur descendance, dira André-Louis dans une courte allocution prononcée avec son frère Frédéric. Ce sont des héros ordinaires qui défiaient tous les risques encourus. Leur bravoure leur vaudra la déportation, mais ils seront libérés in extremis en 1945 et rentreront à Descartes. Ils ne doivent pas être oubliés. Devenons à notre tour des Justes sans armes… »
Le maire de Descartes, Jacques Barbier, rapportera à son tour que sa commune compte neuf « Justes parmi les nations », ce qui est exceptionnel.
Au délégué régional du Crif, François Gugenheim, de rappeler quelques chiffres essentiels : « Le 16 juillet 1942, 334 juifs, dont 133 internés à Monts ont été arrêtés. Parmi eux, 282 seront déportés par le convoi n°8. Neuf en reviendront… » C’est jeudi 20 juillet (*), à 11 h 30, que sera commémoré leur départ à Angers.

 

Bruno Pille