L’hommage d’Eydoche à ses Justes

Accueil/La vie du Comité/Actualités/Actualités des régions/L’hommage d’Eydoche à ses Justes

L’hommage d’Eydoche à ses Justes

Du 02/12/2013

 

 

 

 

 


La commune a honoré la mémoire de six des siens, hommes et femmes ordinaires, pour leur acte extraordinaire au plus fort de l’occupation, recueillir des enfants juifs et les soustraire à la barbarie nazie.

 

Joséphine et Napoléon Bouvier, Germaine et Louis Laurencin et Louise et Gabriel Ferrand reçoivent, à titre posthume, la médaille des Justes parmi les Nations, décernée par l’institut israélien Yad Vashem qui perpétue la mémoire de la Shoah et de ses sauveteurs. Françoise et Michel Picard fuient Nice quand leurs parents sont arrêtés et déportés. Quelqu’un sait qu’ils trouveront leur salut à Eydoche. Françoise vivra chez les Bouvier et Michel chez les Laurencin. Léna et Osias Reinherc et leur fille Monique, trouvent là aussi refuge, venant de Paris, naturalisés français. Lui rejoint le front, elles fuient vers Lyon. L’enfant sera accueillie par les Ferrand. Ses parents la rejoindront ensuite. Tous sortiront de l’étau à la fin de la guerre. En 1942, l’Allemagne nazie met en œuvre l’extermination de la population juive, avec la complicité de Vichy qui a des crimes à son actif, dès 1940 (exclusion de la société, rafle du Vel d’Hiv’…). Jusqu’en 1944, 76 000 personnes (11 000 enfants), françaises ou étrangères,  sont déportés. Seuls 2 500 reviendront. « Si les trois-quarts de la population juive d’avant-guerre ont pu échapper à la déportation, c’est grâce à la solidarité de valeureux qui, dans l’anonymat des profondeurs du pays, ouvrirent les yeux, n’écoutèrent que leur conscience et trouvèrent le courage de faire des gestes qui relevaient, pour eux, de l’évidence », a rappelé Thierry Démaret, sous-préfet. La plaque inaugurée invite les passants à se recueillir et à se souvenir des atrocités et des actes de bravoure de la période d’occupation. Elle est un message pour l’avenir. « Je forme le vœu que leur mémoire demeure pour nous, à jamais, un exemple vivant », a-t-il conclu. Grâce à ces trois couples honorés, le petit village isérois inscrit son nom à côté des valeurs de tolérance et d’humanité.