Sai – Justes parmi les nations : leurs actes à jamais reconnus

Du 26/06/2014

Mathurin et Anne-Marie Boutté viennent de recevoir à titre posthume le titre de Justes parmi les Nations des mains du directeur général adjoint de la mission européenne du ministère de la défense d’Israël, Gabriel Bitton. Une cérémonie d’autant plus émouvante que l’actualité récente semblait rattraper l’histoire.

Il y a soixante et onze ans, en 1943, à Sai, Anne-Marie et Mathurin Boutté acceptaient de recevoir au sein de leur famille, Mireille, 8 ans et Maurice, 1 an, dans leur petite maison, sans eau, ni électricité afin de les soustraire à la barbarie nazie, acte désintéressé malgré les risques encourus, acte de courage et de simplicité puisqu’ils n’en ont jamais parlé. C’est ce désintéressement et ce courage qu’honore aujourd’hui l’Etat d’Israël, par sa plus haute distinction civile, qui coïncide avec le 70e anniversaire du débarquement en Normandie, conduisant à la libération de Sai le 20 août 1944. 

Anne-Marie et Mathurin Boutté possédaient cette intelligence de cœur. Ils ont eu le courage d’accueillir Mireille et Maurice, comme s’ils étaient leurs enfants à une époque où les juifs étaient méprisés, avilis et massacrés. Anne-Marie et Mathurin ne sont plus… mais leurs petits fils Stéphane et Jacky aujourd’hui sont les témoins qui nous invitent à nous souvenir.

Remise à titre posthume

Dans son allocution d’ouverture, Jean-Pierre Leroux, maire de Sai, a salué les nombreuses personnalités, dont Pierre Osowiechi, vice-président du comité Français pour Yad Vashem, et Stéphane et Jacques Tirot. « Nous sommes réunis aujourd’hui à la demande de Pierre Osowiechi », précise Jean-Pierre Leroux, « qui m’a proposé d’organiser cette cérémonie de remise à titre posthume de la médaille et du diplôme des Justes parmi les Nations à Anne-Marie et Mathurin Boutté. C’est avec plaisir que j’ai accepté cette proposition ».

Ne pas oublier

Il ne suffit pas de dire « Plus jamais. Ce qu’il faut, c’est ne pas oublier » rappelle Pierre Osowiechi. Pour Gabriel Bitton, Directeur général adjoint de la mission européenne du ministère de la Défense d’Israël, il s’agit là de reconnaître des « héros ordinaires ».
Les discours s’enchaînent. La médaille de Justes parmi les Nations n’est pas une distinction. Elle se veut être un témoignage de reconnaissance éternelle.
Pour clore cette cérémonie, Jean-Pierre Leroux, maire de Sai, a invité toute l’assemblée au vin d’honneur offert et préparé par la commune de Sai.