Seine-et-Marne. Les époux Guillet, Justes parmi les nations, entrent dans l’histoire à Donnemarie-Dontilly
Du 11/04/2019
Près de 200 personnes, dont Maurice (en haut à droite), sauvé des camps en 1942, ont participé à l’inauguration de l’Allée Émilienne et Robert Guillet, Justes parmi les nations ©CH/LaRep77 (©LaRep77)
Dimanche 7 avril à Donnemarie-Dontilly, près de 200 personnes se sont réunies pour inaugurer l’Allée Émilienne et Robert Guillet, Justes parmi les nations.
C’est une journée à jamais gravée dans l’histoire.
Dimanche 7 avril, Donnemarie-Dontilly a rendu le plus beau des hommages à Émilienne et Robert Guillet, Justes parmi les nations, en donnant leurs noms à une allée de la commune.
En présence de personnalités politiques de la région, de la famille, de représentants du comité Yad Vashem, et des enfants des écoles et du collège de la commune, une plaque a été inaugurée pour que jamais personne n’oublie le geste salvateur effectué par le couple à l’été 1942.
À l’époque, Émilienne et Robert Guillet vont accueillir chez eux
Maurice Bergher, l’enfant de 9 ans d’une famille juive parisienne habituée à passer ses vacances d’été à Donnemarie. Pour le sauver de ce qui se révélera être la Rafle du Vél d’Hiv – et d’une déportation à Auschwitz – ils vont alors franciser son nom en « Berger ».
Présent lors de la cérémonie, l’enfant, aujourd’hui âgé de 84 ans, se souvient : « Quand je pense à Donnemarie, j’y étais heureux car entouré et aimé malgré l’inquiétude que je ressentais au quotidien. La pose de cette plaque ici, c’est comme une continuité de l’histoire de la famille et de ma famille aussi. »
Lors de la cérémonie, les enfants des écoles du village ont lu des textes et chanté Le Chant des partisans ou encore La Marseillaise. Dans la cour de l’école élémentaire, ils avaient également préparé une exposition sur la Shoah, les Justes et leur village.
Un lieu de mémoire et d’enseignement
« Aujourd’hui, cet endroit devient un lieu de mémoire symbolique, à proximité de l’école, donc un lieu de culture, d’histoire et d’enseignement qui permettra aux générations futures de se rappeler », estime Serge Rossiere-Rollin, le maire de la commune.
L’une des représentantes du comité Yad Vashmen, Viviane Saül, a quant à elle attiré l’attention sur les réseaux sociaux et la recrudescence des actes antisémites. « Les actes antisémites ont toujours existé, mais aujourd’hui, ils se passent en public et les gens osent plus, conclut Maurice Bergher. Même si ce n’est pas le plus grand nombre, il faudrait être plus dur avec ces personnes. »
Nul doute que la plaque permettra aux générations futures de se souvenir que des hommes et des femmes, de toutes origines, ont sauvé des juifs des persécutions et des camps d’extermination
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