Thérèse Papillon, décorée de la Médaille des Justes
Du 15/06/2017
Thérèse Papillon
Ce vendredi 16 juin, à Argoules, Thérèse Papillon, femme de bonté, fondatrice de l’association de Valloires, accueillant des enfants déshérités, sera décorée à titre posthume.
Un hommage sera rendu ce vendredi 16 juin, à Thérèse Papillon, fondatrice, en 1922, de l’Association de Valloires, à Argoules, qui existe et fonctionne toujours à cet endroit. Elle recevra, à titre posthume, le diplôme d’honneur de la Médaille des Justes parmi les nations, qui est « remis aux personnes non juives, qui ont sauvé des Juifs sous l’Occupation, au péril de leur vie ».
Ce qui fut le cas de Thérèse Papillon. Durant la Seconde Guerre mondiale, alors qu’elle accueillait, dans l’Abbaye, des enfants déshérités, elle a aussi hébergé des enfants juifs. Ils ont ainsi pu échapper à un funeste destin. Parmi eux, le jeune Joseph Kleinhandler, qui a séjourné à Valloires, de 1942 à 1944
Surnommée « la bonne dame de l’Authie » pour son dévouement
Son frère Jean, aumônier de l’Abbaye et prêtre de la paroisse (Ndlr : décédé accidentellement en 1957), est resté à ses côtés, pour accueillir, en permanence, ces enfants pré-tuberculeux. Et ce, jusqu’en 1974.
Thérèse Papillon a ainsi été surnommée « la bonne dame de l’Authie » en écho à son dévouement, qui lui a valu d’être entourée de nombreuses infirmières. Thérèse Papillon s’est éteinte en 1983, à l’âge de 97 ans. Elle a été inhumée avec son frère, dans la chapelle absidiale de l’église.
Décédé en 2001, Joseph Kleinhandler avait laissé des récits, racontant comment lui, enfant juif polonais, s’était exilé en France avec ses parents et avait été confié à la Croix-Rouge de Lens (Nord) par ceux-ci, avant leur déportation à Auschwitz (Pologne). Après un court séjour dans le Jura, le jeune garçon est arrivé, avec trois autres enfants juifs, à Valloires, où Thérèse Papillon les a accueillis. Elle les a « débaptisés ». Joseph Kleinhandler est devenu Joseph Petit. Ces trois enfants sont restés cachés parmi 350 enfants malades, cohabitant avec des officiers allemands. « C’est un endroit de tristesse, de solitude, d’insécurité », écrira le gamin de 10 ans. En 1947, Joseph Petit, grâce au petit carnet d’adresses que lui avait confié son père, a retrouvé des cousins en France d’abord, puis aux USA, où il s’est installé et s’est marié (lire Courrier picard du 26 octobre 2014). Ce 16 juin, son fils, Abraham, accompagné de son épouse, plusieurs autres membres de la famille, tous américains, seront présents à la cérémonie.
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