Trémel. Une belle histoire désormais gravée dans la pierre et les mémoires
Du 16/11/2019
Toutes les générations se sont jointes à ce devoir de mémoire, y compris les plus jeunes. | OUEST-FRANCE
« D’aussi loin que je me souvienne, Guillaume et Marie Le Quéré ont toujours fait partie de notre famille. Petite, j’écoutais mon grand-père parler de ce monsieur qu’il appelait le pasteur. Il me racontait la bonté de cet homme qui l’avait recueilli lui et ses parents, quand les Allemands étaient à leurs trousses. »
Ce samedi matin, devant l’assemblée d’habitants de Trémel qui lui fait face, Sarah, l’une des petites-filles de Jacques Lévy , puise dans ses souvenirs à l’occasion de l’inauguration de la stèle dédiée à Guillaume et Marie Le Quéré.
« Immortaliser l’histoire »
« Avec le conseil municipal, on s’est dit qu’il fallait immortaliser sur une stèle cette histoire exemplaire et la relater sur un panneau, évoque la maire, Thérèse Bourhis. Et ça ne pouvait se faire qu’au hameau d’Uzel, où ils trouveront bientôt place, près du temple où la famille fut cachée. »
La météo étant chagrine, c’est dans la salle des fêtes que les habitants se retrouvent autour de la petite-fille des époux Le Quéré, Marie-Émilie Charlot, et des descendants de Jacques Lévy.
« Pour nous, les héros de notre enfance n’étaient pas des chevaliers et n’avaient pas de dragon, poursuit sa petite-fille. Mais ils avaient combattu la barbarie nazie par leur humanité, leur bonté, leur courage. Guillaume et Marie Le Quéré nous inspirent encore aujourd’hui. »
L’émotion parcourt les rangs du public, qui avait déjà connu quelques frissons en 2017, à l’occasion de la remise, à titre posthume, de la Médaille des Justes à Guillaume et Marie Le Quéré.
Cette année-là, Jacques Lévy, était présent. « Son discours vibrant résonne encore en nous, relate Roland Korenbaum, du comité français pour Yad Vashem. ‘Je suis le juif rescapé !’ s’était-il écrié. » Si sa voix s’est éteinte depuis, son histoire demeurera. À travers le souvenir bien ancré dans la mémoire de ses descendants, mais aussi, désormais dans la mémoire collective de la commune.
Article lié au Dossier 13266