Un couple de Surgères reconnu comme « Justes parmi les nations »

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Un couple de Surgères reconnu comme « Justes parmi les nations »

 

 

Du 07/11/2016

Renée Kummerman entourée d'une partie des descendants de la famille Rippe © Radio France – Charlotte Jousserand

Arthur et Madeleine Rippe ont reçu ce dimanche à titre posthume la distinction de « Justes parmi les nations » décernée aux hommes et aux femmes qui ont aidé et caché des familles et des enfants juifs pendant la Seconde guerre mondiale.

Arthur et Madeleine Rippe ont reçu ce dimanche à titre posthume la médaille et le certificat de « justes parmi les nations » remis par l’Etat d’Israël. Pendant la seconde guerre mondiale, ce couple de surgérien a hébergé et aidé une jeune fille juive, envoyée par ses parents dans la région pour échapper aux nazis. Cette jeune fille c’est Renée Kummerman. Aujourd’hui c’est une dame élégante de 89 ans.

Renée Kummerman n’oubliera jamais ce que les Rippe ont fait pour elle : « Je ne savais plus où aller et j’ai rencontré leurs filles dans la rue et elles m’ont dit : Viens chez nous ». Renée Kummerman est tout de suite accueillie comme l’une des leurs chez les Rippe : « On m’a dit voilà ta place à table, voilà ta chambre, tout de suite c’était naturel ». Renée Kummerman reste plusieurs mois chez les Rippe avant de retourner peu avant la fin de la guerre à Paris retrouver ses parents.

« C’est impossible d’oublier »

« Mes parents m’ont toujours dit de ne jamais oublier, c’est impossible d’oublier », raconte très émue Renée Kummerman. « Je voulais faire cette démarche depuis longtemps mais je ne savais pas comment m’y prendre. Une amie à Genève où je vis désormais m’a aidé et m’a dit qu’il fallait que je raconte ce qui s’était passé ». Elle commence donc à constituer le dossier avec des témoignages pour qu’Arthur et Madeleine Rippe reçoivent cette distinction de « Justes parmi les nations », la plus haute distinction honorifique civile décernée par l’Etat d’Israël.

Madeleine et Arthur Rippe ont été reconnu « Justes parmi les nations » en 2015 et la cérémonie a eu lieu ce dimanche.

Des liens très forts entre les deux familles

Arthur et Madeleine Rippe ne sont plus là pour recevoir cette distinction mais toute leur famille, leurs petits-enfants et les arrières et arrières-arrières petits-enfants avaient fait le déplacement pour cette cérémonie. Depuis que la famille Rippe a rencontré Renée en 1943, les liens ne se sont jamais rompus entre les deux familles. Il y a beaucoup d’amour entre ces familles. Pour Renée Kummerman : « Avec mes parents, on a trouvé une seconde famille parce que les oncles, les tantes, les grands-pères et les grands-mères, tout le monde a disparu pendant la guerre ». Pour les petits-enfant d’Arthur et Madeleine Rippe, Renée a toujours fait partie de la famille. Dominique, une des petites-filles raconte, « dans mon enfance j’ai toujours connue Renée, elle s’entendait très bien avec ma mère, elle fait partie de notre famille ».

Céline, la fille de Dominique, a appris sur le tard l’histoire de Renée et ce qu’avait fait ses arrières grand-parents. Elle souhaite aujourd’hui la transmettre à ses enfants : « Pour moi c’est le début de l’histoire, maintenant que je suis adulte, que j’ai conscience de ce qui s’est passé, des atrocités qui ont été commises à cette période, qu’on a les traces de cette histoire, on a un message à dire, un message à faire passer ».

Céline souhaite emmener bientôt ses enfants à Paris voir le nom de leurs arrières-arrières grand-parents gravés dans l’Allée des Justes, à côté du Mémorial de la Shoa.

Charlotte Jousserand