Une émouvante rencontre à Arthès
Du 24/08/2015
Ils ont été sauvés par des familles arthésiennnes
Heureux temps que les temps de paix… 70 ans, et c’est heureux, que notre pays ne connaît pas de guerre sur son territoire. Mais la douleur des temps de guerre n’est pas une fiction et celle de 1939-1945 fut épouvantable. Michel Ashe est américain. Il avait 10 ans et sa famille, alors en Europe, de confession juive, a échappé à l’horreur grâce au courage et au dévouement de familles arthésiennes envers lesquelles il sera éternellement reconnaissant.
Venu l’an passé avec une partie de sa famille, il a tenu à revenir faire part de son infinie reconnaissance à ceux qui lui ont sauvé la vie. Il était là avec son épouse Marilyn, sa fille Alisson et trois de ses petites-filles : Jordan, Devon et Durant. Chez les Dubec, il a revu la double cloison derrière laquelle il se cachait. Recherchés par la milice, son père et lui ont été cachés chez le forgeron Igalens puis dans une ferme à la campagne. La voix étreinte par l’émotion, le jeune garçon qu’il était, devenu un vieux monsieur de 80 ans, raconte : «Ce fut seulement après avoir quitté la France en 1949 et émigré aux Etats-Unis que j’ai commencé à comprendre l’ampleur des actions de la population d’Arthès et réalisé l’importance de ma dette envers ces familles. Je ne pourrai jamais la rembourser. Je pense à cette dette quand je regarde les membres de ma famille. Pas seulement ceux qui ont vécu et ont été protégés ici à Arthès, mais quand je regarde ma sœur Jacqueline et mon frère Stephen qui sont nés aux Etats-Unis, leurs familles et celle de ma sœur Nicole, mes deux fils Grégory, David et ma fille Allison et leurs familles, mes neuf petits enfants et deux arrière petits enfants, de quatre qui ont vécu ici à Arthès, nous sommes désormais près de trente !»
En présence du maire d’Arthès et de nombreux membres de la municipalité, de Jean-Paul Raynaud, conseiller départemental, un vin d’honneur a été servi, avant que les familles Dubec, Lafon, Fédou et Ashe ne se retrouvent de façon plus intime au restaurant, avec Alain Fabre à l’origine de ces retrouvailles. Un dossier est en cours pour que ces familles arthésiennes reçoivent le titre de «Justes parmi les Nations».