Villers-Saint-Sépulcre : la place du village honore ses deux héroïnes de la guerre

Accueil/La vie du Comité/Actualités/Actualités des régions/Villers-Saint-Sépulcre : la place du village honore ses deux héroïnes de la guerre

Villers-Saint-Sépulcre : la place du village honore ses deux héroïnes de la guerre

Du 17/10/2016

 

 

 

 

Villers-Saint-Sépulcre, dimanche 16 octobre. Deux habitantes du village élevées au titre de « Justes parmi les Nations » ont désormais une place à leurs noms. Les trois enfants (ici en photo) qu’elles ont sauvés pendant la guerre étaient présents pour l’i

Intense émotion, dimanche matin, à Villers-Saint-Sépulcre. L’histoire avec un grand H s’est invitée pour l’inauguration d’une place aux noms d’Ernestine Desplanque et d’Amélie Mergoux, « Justes parmi les Nations ». Ces deux habitantes du village ont recueilli et éduqué trois enfants juifs en pleine Seconde Guerre mondiale, entre 1940 et 1944. Les deux femmes avaient reçu, à titre posthume, la distinction de Justes en 2014, à l’image de vingt autres bons samaritains du département.

En 1940, la mère de Danielle Zeldine, juive, habite à Paris avec sa fille lorsqu’elle est dénoncée par la concierge de l’immeuble. Elle envoie alors son enfant chez une connaissance de sa famille, Ernestine Desplanque, et sa mère, Amélie Mergoux. Les deux femmes habitent alors dans la rue du Moulin à Villers-Saint-Sépulcre. Elles accueillent la petite fille, qui sera rejointe par Jean Pleskoff et son frère, Michel, pour leur éviter la déportation à eux aussi. « Pour moi, cela restera toujours Mémé et mémé Tine », précise Danielle Zeldine.

Soixante-douze ans plus tard, les trois bambins de l’époque ont fait le déplacement dans le village. Ils y ont retrouvé les petits enfants de leurs bienfaitrices. Parmi eux figure Jean-Pierre Desplanque, qui se remémore cette époque si particulière. « Nous allions à l’école ensemble. On prenait le bain ensemble. Cela n’avait rien d’extraordinaire pour moi, ce n’est qu’après la guerre que j’ai compris. Avec cette place, vous offrez le cœur du village à Ernestine et Amélie. Ce n’est pas anodin pour moi. D’autant plus que c’est la commune qui a fait cette démarche. » De son côté, Jean Pleskoff déclare se sentir chez lui à Villers-Saint-Sépulcre : « J’y repense toujours avec émotion, pendant mes nuits d’insomnie. »

Patrick Caffin