Un ancien commissaire de police de Marseille reconnu Juste parmi les nations

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Dossier n°

Un ancien commissaire de police de Marseille reconnu Juste parmi les nations


NANCY (AFP-EJP)—Un ancien commissaire de police de Marseille et Aurillac, Henri Weisbecker, a reçu à titre posthume vendredi à Nancy le titre de « Juste parmi les nations », la plus haute distinction décernée par Israël à ceux qui ont sauvé des juifs pendant la Seconde Guerre mondiale.

La médaille a été remise à sa belle-fille, Yvette Weisbecker, 94 ans, « seule survivante » de sa génération de la famille Weisbecker.

Henri Weisbecker, « un policier hors du commun » selon sa belle-fille, était recherché dès 1939 par la Gestapo, alors qu’il était en poste à Freyming (Moselle).

Passé en zone libre, il était devenu commissaire de police à Marseille d’octobre 1941 à avril 1943, puis à Aurillac jusqu’à la fin de l’année 1944.

« Combien d’enquêtes ne furent jamais résolues, notamment d’assassinats de miliciens, combien de sabotages ne connurent jamais de suites, grâce à Henri Weisbecker », a rappelé le maire de Nancy, André Rossinot (PR).

M. Weisbecker a protégé de nombreuses familles juives tant à Marseille qu’à Aurillac. C’est l’une de ces personnes sauvées par le policier qui a déclenché la procédure de reconnaissance de « Juste », a expliqué Mme Weisbecker.

En 1941, Françoise Cahen et sa mère, Louise Michel, après avoir quitté Paris en juin 1940 et s’être réfugiées un temps dans les Hautes-Pyrénées, partent pour Aurillac où elles espèrent échapper aux rafles contre les familles juives.

Là-bas, le commissariat de police est dirigé à partir d’avril 1943 par le commissaire Henri Weisbecker, un « grand résistant » qui a déjà sauvé des personnes juives dans son précédent poste à Marseille.

Le 25 mai 1944, comprenant qu’une rafle se prépare à Aurillac car ses agents sont réquisitionnés par la Milice, le commissaire Weibecker charge le groupe de résistants de son commissariat d’aller prévenir tous les Juifs de la ville. Françoise Cahen, sa mère, ses cousines, vont être parmi les personnes prévenues et ainsi sauvées de la déportation.

L’action d’Henri Weisbecker s’est également étendue à la fourniture de fausses cartes d’identité aux familles menacées.

Les personnes qui reçoivent le titre de « Juste parmi les nations »
obtiennent une médaille, un diplôme officiel et leur nom est gravé sur un mur dans la forêt de Jérusalem, aux abords du Mémorial de Yad Vashem consacré au souvenir et à l’étude de la Shoah.

Depuis la création de la commission des « Justes » en 1963, plus de 24.000 personnes de 44 pays différents ont été reconnues « Justes », dont plus de 3.500 Français, selon le site de Yad Vashem.

source: http://fr.ejpress.org/article/43837 du 21/03/2012