Devoir de mémoire : une deuxième ville de Seine-et-Marne rejoint le Réseau des villes et villages des Justes de France

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Dossier n°

La Ville d’Avon est désormais membre du Réseau des villes et villages des Justes de France, du Comité français pour Yad Vashem. Il s’agit pour l’heure de la deuxième ville de Seine-et-Marne.

Article LA RÉPUBLIQUE DE SEINE-ET-MARNE , le 10 juillet 2025.

Désormais, les neufs panneaux d’entrée de ville, à Avon, rappellent l’appartenance au Réseau des villes et villages des Justes de France ©K.V.D/RSM77

 

Vous les avez peut-être remarqués… Depuis quelques semaines, de nouveaux panneaux ont fait leur apparition aux entrées de ville, à Avon (Seine-et-Marne). Début juin 2025, durant la Fêtes des Justes, célébrée chaque année dans la commune, a été dévoilé sur le pont de Thomery un des neuf panneaux indiquant l’appartenance de la ville au Réseau des Villes et Villages des Justes de France.

Avon rejoint le Réseau des villes et villages des Justes de France après Cannes-Écluse

Avon devient ainsi une des 159 communes de France à appartenir à ce réseau et la deuxième de Seine-et-Marne après Cannes-Écluse. Créé en 2010 par le Comité français pour Yad Vashem, ce réseau s’inscrit dans la série d’actions déployées afin de perpétuer la mémoire de la Shoah.

Il a aussi pour vocation de rassembler les villes et villages ayant nommé un lieu en mémoire d’un Juste parmi les Nations. Le titre de Juste parmi les Nations décerné par Yad Vashem – Institut international pour la mémoire de la Shoah, rend honneur aux non juifs qui, au péril de leur vie, ont aidé les juifs persécutés par le régime nazi… Avon en compte trois : Rémy Dumoncel, le Père Jacques et Paul Mathéry.

 

« Nous avons bien sûr des rues en leur mémoire, mais une école porte aussi le nom de Paul Mathéry, rappelle Martine Legrand, conseillère municipale notamment chargée du patrimoine mémoriel. Cela fait des années que nous souhaitions rejoindre ce réseau. C’est une fierté qui s’inscrit dans notre volonté de transmettre cette mémoire, et les valeurs de courage, d’humanité et de liberté incarnées par les Justes ».

Le réseau incite aussi les communes à mener des actions concrètes comme des soirées pédagogiques et des expositions ou encore à participer aux commémorations locales ou nationales. « C’est aussi le moyen de lutter contre le racisme ou l’antisémitisme », poursuit l’élue.

 

 

Autant de manifestations qui sont déjà mises en place dans la commune qui, depuis l’année dernière, a déployé trois panneaux mémoriels des Justes d’Avon, sur les grilles du parc du Bel-Ebat. Leur réalisation a été rendue possible avec l’aide de l’historienne Maryvonne Braunschweig, membre de l’association des Amis de la fondation pour la mémoire de la Déportation.

Pour ne jamais oublier

En entrant dans la ville d’Avon, ces neuf panneaux auront le mérite de rappeler sans cesse le sacrifice vécu par les 4 303 Justes parmi les Nations de France. A Avon, Rémy Dumoncel, maire en 1939, Paul Mathéry, son secrétaire et Lucien Bunel dit « Père Jacques », ancien directeur du collège des Carmes ont payé leur courage de leur vie. Tous membres du réseau de résistants Vélites-Termopyles ont été arrêtés par la Gestapo en 1944 et déportés, pour avoir aidé des juifs, notamment des enfants du collège des Carmes, traqués par le régime nazi.

Rémy Dumoncel est décédé le 15 mars 1945 dans le camp de concentration de Neuengamme ; Paul Mathéry le 2 août 1944 dans le camp de concentration de Mauthausen et le Père Jacques est mort d’épuisement le 2 juin 1945 après que le camp de concentration de Gusen – annexe de Mauthausen – où il avait été envoyé, avait été libéré par les Alliés.