Dossier n°2378 - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Année de nomination : 1982

Adèle Defarges

Année de nomination : 1982
Date de naissance : //
Date de décès : //
Profession : mère au foyer

André Merle

Année de nomination : 1982
Date de naissance : //
Date de décès : //
Profession : Négociant en vins
    Localisation Ville : Marseille (13000)
    Département : Bouches-du-Rhône
    Région : Provence-Alpes-Côte d’Azur

    Personnes sauvées

    L'histoire

    Vers la fin de l’année 1940, Munda Goldfinger, jeune femme juive de vingt-sept ans qui avait fui la Belgique à l’approche des Allemands, arriva à Marseille en quête d’un logement et d’un emploi. André Merle, négociant en vins, et Adèle Defarge, qui était alors son épouse, l’engagèrent comme bonne d’enfants pour leurs deux fillettes. Logée chez eux, elle fut traitée comme si elle faisait partie de la famille. Sachant qu’il était interdit d’employer des Juifs, les Merle cherchèrent à procurer des faux papiers à Munda. Grâce à un haut fonctionnaire belge du nom de François, qui avait lui aussi trouvé refuge à Marseille, ils obtinrent une carte d’identité au nom de Marie-Rose Gaulin, censée avoir été délivrée à Lesquin-lez-Lille (Nord). Le faux n’était pas facile à déceler, la mairie de cette ville ayant été détruite en 1940. En 1943 la situation des Juifs dans le sud de la France empira, puisque les Allemands occupèrent l’ensemble de la France. Un jour où la jeune femme accompagnait les fillettes en tramway, un policier lui demanda sa carte d’identité, et lui fit remarquer qu’elle était en piteux état. Munda Goldfinger répondit d’un ton sévère que c’était la faute des deux enfants. Les petites, auxquelles les parents avaient expliqué la situation, gardèrent le silence. Le policier passa son chemin, mais l’incident, et le sentiment d’insécurité croissante qui régnait dans la ville, poussèrent Adèle Defarges et André Merle à éloigner de Marseille les enfants et leur gouvernante. En avril 1944, elles s’installerèrent à Rian, localité située dans le Var à l’est de Marseille, où elles vécurent dans une ferme un peu à l’écart du village jusqu’à la libération de la France, fin août. Après la guerre, Munda resta liée avec ses deux sauveurs (qui devaient, eux, se séparer). Ils déclarèrent plus tard : « Nous avons fait ce qui est normal ».

    Le 13 septembre 1982, Yad Vashem a décerné à Adèle Defarges et André Merle le titre de Juste des Nations.

     

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