Suzanne Babut
Suzanne Babut, veuve d’un pasteur protestant, tenait une pension de famille à Montpellier. Lorsque les persécutions des Juifs commencèrent dans la région, elle devint membre d’une organisation clandestine pour les aider. Utilisant sa position au sein de la communauté protestante, elle rendait visite aux détenus juifs dans la prison de la ville. A l’automne 1942, elle décida de ne plus prendre de clients « ordinaires » et de réserver toutes ses chambres aux Juifs. Jusqu’en 1945, elle hébergea et nourrit au moins une cinquantaine de Juifs, à différentes périodes; dont vingt d’entre eux pendant près de deux ans. L’un de ceux qui eurent ainsi la vie sauve, Radzyner, témoigna après la guerre que lui, sa femme et leurs trois enfants furent hébergés à la pension Babut de 1943 à la fin de la guerre, y restant en fait jusqu’en juin 1945. Même après la Libération Suzanne Babut les aida à refaire leurs forces jusqu’à ce qu’ils puissent reprendre une vie normale. En cachant les Juifs Suzanne Babut risquait sa propre vie, d’autant que la pension se trouvait non loin du quartier général de la Gestapo et des bureaux de la gendarmerie française. En outre, Suzanne Babut allait, au nez et à la barbe des Allemands et des gendarmes, ravitailler des réfugiés juifs, ayant fui la Belgique, qui se cachaient dans la forêt. Pourtant elle ne chercha aucune contrepartie, uniquement mue par des considérations idéologiques et humanitaires.
Le 22 juin 1976, l’institut Yad Vashem de Jérusalem a décerné à Suzanne Babut le titre de Juste parmi les Nations.
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