Jeanne Berchmans enseignait le français, l’allemand et la sténodactylographie dans le pensionnat de son couvent à Thonon-les-Bains (Haute-Savoie). Au début de l’année 1944, cette religieuse suisse née en 1897 fut contactée par le père Rosay (q.v.), curé du village voisin de Douvaine, qui ne ménageait pas ses efforts pour sauver des Juifs, Il lui demandait de cacher trois membres de la famille Wittels, des Juifs de Vienne qui avaient quitté l’Autriche après l’Anschluss en 1938. Il s’agissait de Mme Wittels, de sa fille Renée, âgée de 21 ans et de Bruno, son fils de neuf ans. La religieuse, qui parlait couramment l’allemand, pouvait facilement parler avec les Wittels. Pour expliquer leur accent, elle les présentait comme des Alsaciens ayant été forcés de s’enfuir à l’arrivée des Allemands. Les trois réfugiés vécurent au couvent jusqu’à la Libération. Soeur Jeanne leur assura tout ce dont ils avaient besoin. Un jour, les Allemands décidèrent de perquisitionner le couvent. La religieuse cacha ses trois protégés dans une chambre éloignée, puis déclara aux policiers que ses occupants étaient atteints de la scarlatine. La crainte de la contagion suffit à les dissuader d’entrer dans la pièce.
Le 6 octobre 1991, Yad Vashem a décerné à Soeur Jeanne Berchmans le titre de Juste des Nations.
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