Maxime Leluan
Maxime Leluan habitait à Cherbourg (Manche) où il travaillait au port militaire. Lorsque les Allemands occupèrent la ville en juin 1940, Maxime, alors âgé de 34 ans, démissionna, ne voulant pas travailler pour l’occupant. Il s’engagea dans la police et atteignit rapidement le grade d’inspecteur. Quand le réseau de résistance clandestin Libé-Nord fut créé au début du mois d’août 1942, il en devint membre aussitôt. Sa qualité d’officier de police lui permettait d’obtenir des informations vitales. Un an auparavant, il avait fait la connaissance de Raymond Calamaro, un dentiste juif. Pour lui permettre de continuer à exercer sa profession malgré la législation anti-juive, l’inspecteur lui procura une carte d’identité qui ne portait pas la mention Juif. Au mois de mai 1942, il se rendit chez le dentiste et l’avertit de s’enfuir sans délai. Le soir même, Raymond Calamaro quitta la ville et partit chez ses beaux-parents à Paris. Ce n’est qu’après la guerre qu’il apprit que l’inspecteur avait reçu un blâme pour sa « négligence ». En effet, deux autres policiers étaient censés venir l’arrêter le lendemain. Toutefois Maxime Leluan ne fut pas traduit en justice, ses supérieurs préférant sans doute ne pas ébruiter l’affaire. Léon Blumzak, autre habitant juif de Cherbourg, échappa à la déportation à la fin de l’année 1943 grâce à une fausse carte d’identité fournie par Maxime. Si le policier avait été pris, il aurait subi une lourde peine. Les Allemands se montraient particulièrement rigoureux à Cherbourg, sans doute du fait de l’importance stratégique du port.
Le 25 juillet 1993, l’institut Yad Vashem de Jérusalem a décerné à Maxime Leluan le titre de Juste parmi les Nations.
Exposition: Désobéir pour sauver
Documents annexes
Article de presse 8 novembre 2016 08:14:02 | |
Invitation cérémonie 8 novembre 2016 08:13:26 |