La famille Askienazy vivait à Montrejeau (Haute-Garonne), comme une vingtaine d’autres familles de Juifs étrangers, que les autorités de Vichy avaient assignées à résidence dans cette ville, située à trente-cinq kilomètres au nord de la frontière espagnole. Cependant, grâce à l’aide de certains Français de l’endroit, la plupart réussirent à s’échapper avant ou après l’entrée des Allemands dans le sud de la France à partir de novembre 1942. Plusieurs personnes contribuèrent ainsi au salut de Manes et Rejzel Askienazy et de leurs deux garçonnets, qui, en 1942, avaient respectivement cinq et onze ans. Marien et Jeannette Augendre. avaient loué le rez-de-chaussée de leur maison aux Askienazy à l’été 1940. Tout le monde savait qu’ils étaient Juifs mais personne ne s’en préoccupait. Lorsque les Allemands occupèrent la région, les Juifs se trouvèrent tous menacés de déportation. Les Augendre, qui habitaient à l’étage au dessus, proposèrent de prendre Serge, le garçonnet de cinq ans, chez eux; l’aîné fut envoyé chez les Dufor (q.v) qui le cachèrent. Serge apprit à appeler les Augendre « parrain » et « marraine » de façon à ce que personne ne s’étonne de voir un aussi jeune enfant chez ce couple de gens âgés. Par leur geste, les Augendre entendaient sauver des vies mais aussi manifester leur opposition à l’occupation allemande et au régime de Vichy. L’enfant resta chez eux pendant deux mois; les Askienazy réussirent ensuite à quitter discrètement la ville et à passer en Suisse non loin de Veigy.

Le 13 juin 1995, l’institut Yad Vashem de Jérusalem a décerné à Marien et Jeannette Augendre le titre de Juste parmi les Nations.

 

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