Des Charentais-Maritimes reconnus Justes parmi les nations

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Dossier n°

12855

Des Charentais-Maritimes reconnus Justes parmi les nations

Du 08/10/2018

 

 

 

 

 

Une plaque en l'honneur de ces 4 villageois a été dévoilé, un square de la commune a également été baptisé "Jardin des Justes" / © Marc Millet (FTV)

Quatre habitants de Saint-Seurin-de-Palenne, un petit village de Charente-Maritime, ont caché en 1944, une mère et sa fille menacées de déportation, parce que juives. Israël et la France leur ont rendu hommage ce matin. Ils ont été décorés post mortem de la médaille des justes parmi les nations.

Is s’appelaient Louise et Alfred Labéausse. Il y avait aussi Auguste et Anathalie Demunter. Dans la nuit du 30 au 31 janvier 1944, et durant les sept mois qui suivirent, dans leur petite maison de Saint-Seurin-de-Palenne, ils ont fait quelque chose d’admirable. Ils ont ouvert leur porte à Alice et sa fille Marcelle.
Un geste salué comme il se doit presque 75 ans plus tard par la République Française, l’Etat d’Israël et par tout un village.
Dans le contexte de la France occupée par les nazis, héberger ces deux Juives était un risque énorme, qui aurait pu leur valoir, à eux aussi, la déportation, ou le passage par les armes, sans procès. 

Le lent travail de mémoire

Bien des années plus tard, la famille Lévy est revenue à Saint-Seurin pour tenter de retrouver les descendants des Labéausse et des Demunter. Elle a également oeuvré pour qu’ils soient reconnus Justes parmi les nations, ce qui fut fait en août 2016. Il faut parfois savoir laisser du temps au temps. Comme l’explique Marcelle, la fille : « pendant de longues années, Maman n’a pas pu en parler, tellement elle était émue, elle ne pouvait pas parler de cette période. »

Depuis 1963, l’Etat d’Israël honore de ce titre de « Juste parmi les Nations » les personnes non juives qui au péril de leur propre vie, ont aidé des Juifs menacés par les nazis. Une Commission présidée par un juge de la Cour Suprême attribuer officiellement ces distinctions. Gérard Benguigui, du Comité Français pour Yad Vashem, était présent pour cette cérémonie. Pour lui, « on ne mesure pas assez la splendeur de leur acte… Mais il n’est jamais trop tard pour dire merci ».

Louise, Anathalie, Auguste, Alfred… la France compte aujourd’hui 4055 justes parmi les nations et désormais 23 en Charente-Maritime.

Marie-Ange Cristofari