Histoire et mémoire de la Shoah à Angers

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Dossier n°

Histoire et mémoire de la Shoah à Angers

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La Chambre de Commerce et d’Industrie du Maine-et-Loire

– Responsable pédagogique : Norbert Bensaadon –

programme du 9 au 12 mars 
(les travaux se prolongeront jusqu’au 26 mars)
une série de conférences

« Histoire et mémoire de la Shoah.
Devoir de mémoire. »

au Centre Pierre Cointreau, 
132 avenue Delattre de Tassigny à Angers

 

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Auschwitz (Graph. JEA / DR).

Mardi 09/03/2010 de 9h10 à 12h10
Alain JACOBZONE, professeur agrégé d’histoire,
Le régime de Vichy, le pétainisme et le destin des Juifs en Anjou (1940-1944).

– « Né en 1948, professeur agrégé d’histoire, il enseigne au lycée Bergson à Angers. Il s’est d’abord fait connaître par ses travaux sur la première guerre mondiale, vécue à l’arrière dans les tranchées (« En Anjou, loin du front » et « Sang d’encre »).
Spécialiste de l’Occupation, il a publié un excellent ouvrage sur la déportation des juifs en Anjou : « L’éradication tranquille ». Alain Jacobzone, mesure mieux que quiconque les enjeux de ce travail d’information. Il continue d’explorer les infinies souffrances endurées par les civils dans les guerres modernes dont ils sont bien, comme les soldats des victimes.
«Beaucoup croient que, parce qu’elles sont civilisées, nos sociétés sont immunisées contre la violence. C’est faux. L’histoire en tant que discipline de débats contribue à le rappeler.»

Sera évoqué « le convoi n°8 de déportés d’origine juive parti d’Angers le 20 juillet 1942 vers Auschwitz. Sur les 824 juifs dont 430 femmes, 800 sont entrés dans le camp. Une grande partie d’entre eux furent massacrés à l’intérieur du camp de Birkenau. À la fin de la guerre, seuls 20 survivants, dont 2 femmes, reviendront. »

Mercredi 10/03/2010 de 9h10 à 10h05
Angelina PELTIER, psychologue du travail,
L’expérience de Milgram, degré d’obéissance et processus de soumission à l’autorité.

– « Chargée de recrutement et de formation au début de sa carrière en 1997, elle devient chargée de recherche en 1998 puis responsable adjointe du site télémarketing de la Caisse d’Epargne de Bretagne en 1999.
C’est au Futuroscope de Poitiers en 2000, qu’elle devient chargée de mission auprès
de la Direction des Ressources Humaines. Elle y forme les managers à la technique de recrutement, elle créé les outils de pilotage des Ressources Humaines et sensibilise à l’ergonomie.
En 2000, elle est consultante en ressources humaines à l’Institut Florian Mantione et est depuis 2001, coordinatrice du pôle mesures pour l’emploi au sein de la Chambre de Commerce et d’Industrie de Maine-et-Loire. Elle prend en charge les bilans de compétences et les Validations des Acquis de l’Expérience.
Dynamique et à l’écoute de l’air du temps, elle projette de s’orienter vers l’insertion des travailleurs handicapés et des seniors de plus de 50 ans. Ce serait l’occasion pour elle, de mettre à leur service ses compétences d’ergonome du travail. »

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Auschwitz (Graph. JEA / DR).

Mercredi 10/03/2010 de 10h20 à 12h10
Alban PERRIN, intervenant du Mémorial de la Shoah,
Auschwitz et la solution finale.

– « En 1950, Isaac Schneersohn décide de créer un Tombeau-Mémorial destiné aux victimes de la Shoah. Cette idée suscite l’opposition d’une partie de la communauté juive qui ne voulait pas « d’une institution tournée vers le passé ». Isaac Schneersohn s’attache alors à fonder un large comité de parrainage comprenant de nombreuses personnalités. Lorsque le chef du gouvernement du très récent Etat d’Israël est sollicité, David Ben Gourion prend conscience que le premier Mémorial dédié aux victimes juives du nazisme verrait le jour à Paris. Aussi très vite, l’Etat d’Israël crée Yad Vashem, à Jérusalem, avec qui le CDJC établit des liens privilégiés.
La première pierre du Mémorial est posée le 17 mai 1953 à Paris. Plusieurs pays, la France, la Belgique, le Luxembourg, la Yougoslavie contribuent à la construction du Mémorial par la donation d’une oeuvre d’art.
Le bâtiment est inauguré le 30 octobre 1956 en présence de 50 délégations des communautés juives du monde entier. Des cendres provenant des camps d’extermination et du ghetto de Varsovie sont solennellement déposées le 24 février 1957 dans la crypte du Mémorial par le grand rabbin Jacob
Kaplan. Classé monument historique depuis 1991, le Mémorial du Martyr Juif Inconnu accueille chaque année les principales cérémonies liées à la Shoah.
Le CDJC, qui avait déménagé à Paris après la Libération, a trouvé en 1956 une place naturelle dans les murs du Mémorial.
Le développement du centre de recherche sur la Shoah, devenu l’un des tout premiers en Europe, comme celui des activités du Mémorial, notamment en direction des publics scolaires, ont amené le
conseil d’administration à la création du Mémorial de la Shoah.Achevée fin 2004, une extension du Mémorial a permis notamment d’offrir davantage de place aux chercheurs dans les salles de lecture, de déployer l’exposition permanente sur l’histoire de la Shoah, de créer un espace multimédia, un auditorium et d’ériger à l’extérieur du bâtiment « le Mur des noms» où ont été gravés les noms de tous les Juifs déportés de France. »

Jeudi 11/03/2010 de 15h30 à 17h20
Docteur Henri BORLANT, dernier survivant du convoi n° 8,
Témoignage de la déportation raciale des Juifs vers des camps d’extermination

– « Né à Paris dans une famille d’immigrés juifs russes de neuf enfants, Henri Borlant a 12 ans en 1939. Le 13e arrondissement de Paris ayant organisé l’évacuation de ses familles nombreuses juste avant la déclaration de guerre, les Borlant se réfugient à Saint-Lambert-du-Lattay (Maine-et-Loire). Les enfants sont scolarisés dans l’école catholique du village et baptisés.
Le 15 juillet 1942, veille des rafles du Vél d’Hiv à Paris, des Allemands arrêtent une partie de la famille. Emprisonnés au Grand Séminaire d’Angers, Henri, son père, son frère Bernard et sa soeur Denise sont déportés le 20 juillet d’Angers vers Birkenau (Auschwitz II), en Pologne. « Le grand camp où il y aura plus de 100 000 personnes, avec plusieurs crématoires et chambres à gaz, n’existait pas encore, puisque c’est nous qui le construirons », témoigne-t-il.
Victime très tôt du typhus et de la dysenterie, il vivra l’enfer dans trois camps, échappant de justesse aux sélections du docteur Mengele pour la chambre à gaz. Son père et son frère mourront à Auschwitz. Le 3 avril 1945, Henri s’évade avec un ami du camp d’Ohrdruf, annexe de Buchenwald (Allemagne), que les nazis évacuent. Réfugiés chez un boucher antinazi, ils voient débarquer les premiers soldats américains, qu’ils amènent au camp d’Ohrdruf, jonché de cadavres. Alerté, l’état-major américain découvre l’horreur nazie dans ce camp.
Après-guerre, atteint par la tuberculose, Henri se lance dans des études de médecine et épouse une Allemande. Le docteur Borlant a mis du temps avant de revenir à Birkenau. « On oublie aussi pour survivre », estime-t-il. Dans les années 1980, il s’engage dans l’association Témoignage pour mémoire, puis au sein de la Fondation pour la mémoire de la déportation. Il dit continuer aujourd’hui à chercher le pourquoi de l’Holocauste et des autres génocides. »

Vendredi 12/03/2010 de 10h20 à 12h10
Odette BERGOFFEN, Juste parmi les Nations,
Professeur Alfred SABBAH, délégué régional du Comité Français pour Yad Vachem,
La résistance silencieuse : de l’enfant caché à la reconnaissance des Justes parmi les Nations

– « Odette Bergoffen, 83 ans, reconnue Juste parmi les Nations, s’était engagée à 17 ans comme agent de liaison du réseau Confrérie Notre-Dame de Castille.
Odette Bergoffen participa au sauvetage de Mme Moscovici et ses deux enfants, Jean-Claude, 6 ans (en 1942) et Liliane, 2 ans (en 1942), elle les hébergea chez sa tante au village de Morannes. Elle reçut l’aide d’un des chefs de la résistance Jean Meunier, qui leur fournit de faux papiers et des cartes d’alimentation.
« Et si c’était à refaire, je repartirais sans la moindre hésitation ! »
Pour Alfred Sabbah, président de la communauté israélite du Maine-et-Loire, la clé contre l’oubli, c’est « la transmission par l’enseignement ».

Vendredi 12/03/2010 de 13h30 à 15h00
Bernard MAINGOT, Clément QUENTIN, résistants déportés,
La déportation politique.

– « Bernard Mingot,
Né le 20 mai 1925,
Employé dans le secteur alimentaire.
Résistance : LIBRE-NORD – agent de liaison.
Arrêté par la gestapo le 19 février 1944.
Prisons : Angers – Compiègne,
MAUTHAUSEN le 8 avril 1944 – matricule 62739,
Kommandos : MELK – EBENSEE.

Clément Quentin,
Né le 18 septembre 1920,
Cultivateur.
Arrêté le 26 avril 1944.
Prisons : Angers – Compiègne,
Déporté le 18 juin 1944,
Libéré le 29 avril 1945 du camp de Dachau. »

NB : Extraits de la brochure CCI de Maine et Loire, laquelle présentante ces conférences.