Les Maliniak : un exemple de famille sauvée par des Justes
Les grands-parents Maliniak étaients des juifs de Pologne. Leurs huit enfants naquirent en Allemagne. Au nombre de ceux-ci, Max qui épousa Hélène ainsi que leurs enfants André et Micheline, plus une nièce, Monique, furent sauvés par trois Justes du Limousin…
(Photo : L’Echo. Haute-Vienne. De g. à dr. : Victor Kuperminc, délégué du Comité français pour Yad Vashem ; Daniel Saada, ministre près l’Ambassade d’Israël ; Simone Perrier, Juste parmi les Nations).
Ce texte propose quelques échos de la cérémonie qui s’est déroulée en la Mairie de Saint-Jouvent le 21 septembre dernier. Trois Justes : Pierre et Mélanie Perrier (tous deux à titre posthume) ainsi que leur belle-fille, Simone Perrier furent honorés pour avoir sauvé de la Shoah des membres de la famille Maliniak.
C’est l’histoire de cette famille qu’à retracée dans les grandes lignes P. Malignac, deux pages manuscrites remises à la Mairie de St-Jouvent. Le Maire, Jean-Jacques Faucher, en a confié une copie à ce blog. En voici une synthèse :
Né à Varsovie en 1870, Abraham MALINIAK épousa Ruchla ALTMILLER, née également à Varsovie la même année.
Le couple émigra à Francfort s/M. Leurs enfants naquirent dans cette ville allemande :
– Maurice, en 1896.
– Arys, 1902.
– Anna, 1903.
– Frida et Max, jumeaux, en 1907.
– Paula, en 1907.
– Henry, en 1913.
– Willy, en 1915.
L’aîné, Maurice prit pour épouse Salomé. Ils eurent deux enfants :
– Lucien, né en 1931.
– Monique, en 1934.
L’un des jumeaux, Max, se maria avec Hélène. Deux enfants naquirent de cette union :
– André, en 1933.
– Micheline, en 1935.
L’antépénultième, Henry, convola en justes noces avec Yvonne. Le couple donna la vie à :
– Pierre, né en 1939.
– Philippe, en 1943.
Quant aux filles, Anna, Frida et Paula, elles émigrèrent avant guerre aux Etats-Unis, échappant ainsi aux désastres de la Shoah.
Par contre, Maurice Maliniak et son épouse Salomé (médecin) habitaient boulevard du Montparnasse à Paris quand fut déclenchée la rafle du Vel d’Hiv’. Ils furent déportés à Auschwitz.
Leurs enfants, étaient alors en vacances à la campagne.
Le second des Maliniak, Arys, fut arrêté en octobre 1943 et mis dans un convoi pour Auschwitz.
Un des jumeaux, Max Maliniak, avec son épouse Hélène ainsi que leurs enfants André et Micheline, vivaient rue de Clichy à Paris. Ils prirent en charge les orphelins de Maurice et de Salopé : les petits Monique et Lucien. Pour échapper aux rafles, tous ensemble tentèrent de passer en Zone dite « libre ». Leur fuite les conduisit à Limoges puis dans les campagnes, à Neuvillas.
Dans ce hameau rattaché à St-Jouvent), la famille agrandie fut hébergée par les PERRIER.
Puis Max et Hélène trouvèrent une filière pour que les enfants soient transférés en Suisse. Après guerre, Lucien et Monique partirent pour Israël où chacun se mariera et aura deux enfants.
En 1936, Henry Maliniak prit pour épouse Yvonne Roudier (non juive). Ils passaient toutes leurs vacances dans la maison de la mère d’Yvonne, à Neuvillas. Quand éclata la guerre, ils s’y réfugièrent avec Pierre et Philippe. Sans jamais y déplorer le moindre problème avec les habitants du hameau :
– « Tout le monde savait bien sûr qu’Henry était Juif ! »
Henry, Pierre et Philippe MALINIAK devirent des MALIGNAC dans les années 1955-1956 suite à la naturalisation du père.
(Manuscrit de P. Malignac, P. 2)
Le dossier remis à l’Institut Yad Vashem et conduisant à la reconnaissance des trois Justes Perrier, a été constitué par Monique et par André. Celui-ci joignit son témoignage aux discours prononcés lors de la cérémonie du 21 septembre. Retenue en Israël par des raisons de santé, Monique avait tenu à être représentée par sa fille Michal.
André Malignac :
– « La Haute-Vienne était alors un îlot d’Humanité ! »
Article lié au Dossier 10720