A eux seuls, les époux Baccary et leur fille ont sauvé 10 enfants
Clémence et André Baccary, Justes parmi les Nations (Arch. Nicole Ballais, leur petite-fille / DR).
« Nous enfants cachés…
n’oublions ni la mort des enfants juifs,
ni la souffrance que nous avons vécue,
mais nous gardons à jamais en mémoire
le bien qui nous été prodigué
par des femmes et des hommes
tels que les époux Baccary. »
AMEJD 10e
Le 26 mai 2009, a été inaugurée cette plaque destinée au hall d’entrée de l’Ecole de la rue Martel (10e Arrondissement) :
L’Association pour la mémoire des enfants juifs déportés du 10e Arrondissement a porté l’initiative de cette plaque :
– « Mr André Baccary a été instituteur à l’Ecole de la rue Martel, dans le 10e Arrondissement, de 1933 à 1947. Mobilisé pendant la Guerre de 14-18, son courage lui a valu la Croix de Guerre.
En 1936, pour permettre à des enfants de la capitale de partir parfois au grand air, il a créé, à Montigny-le-Gannelon, sa commune d’origine, une colonie de vacances.
Au cours de la 2de Guerre mondiale, avec sa femme, il a utilisé cette « colonie de vacances » pour cacher 10 élèves juifs de l’Ecole de la rue Martel.
Pour cette action, et à la demande de 7 survivants des enfants qu’il a cachés, la médaille de Juste parmi les Nations lui a été attribuée à titre posthume (1) le 16 novembre 2008, et remise à sa fille (2).
En son honneur, l’Association pour la mémoire des enfants juifs déportés du 10e Arrondissement, a obtenu qu’une plaque soit apposée dans le hall d’entrée de cette Ecole.
Nous, enfants cachés, survivants de la Shoah, n’oublions ni la mort des enfants juifs, ni la souffrance que nous avons vécue, mais nous gardons à jamais en mémoire le bien qui nous a été prodigué par des femmes et des hommes tels que les époux Baccary. »
Discours de Bruno Baccary devant le Président de l’Association pour la mémoire des enfants juifs déportés du 10e Ar.-AMEJD (Photo : Arch. Nicole Ballais / DR).
Le 8 mai 2009, une autre plaque avait été dévoilée à Montigny-le-Gannelon pour y perpétuer cette « colonie de vacances » qui, en vérité, camoufla le sauvetage (lucide et courageux) de 10 gosses persécutés parce que juifs :
– « A la mémoire de la famille d’André BACCARY.
Au numéro 11 de cette rue, fut créée en 1935, à l’initiative d’André BACCARY, instituteur
socialiste, une colonie de vacances réservée aux élèves de l’école MARTEL
du Xème arrondissement de Paris.
A l’école, l’instituteur est connu pour son dévouement et sa droiture.
Sous l’occupation allemande, il organise la protection des enfants Juifs. »
– « Début 1943, aidé de sa femme Clémence et de leur fille Yvonne, André BACCARY cache
ici 10 enfants Juifs.
Henri BRONES – Pierre CANETTI – Roger FRIEDMANN
Albert, Henri et Renée OSYNSKY – Henri PECHTER
Edith, Renée et Roger ZAVARO.
Ils reçurent l’aide de l’institutrice et secrétaire de Mairie de Montigny, Mme VERON.
Grâce au respect dont jouissait André BACCARY dans le village, aucune dénonciation
n’eut lieu et tous les enfants furent sauvés.
Pour ces actes au péril de leur vie, André et Clémence, à titre posthume, et
Yvonne Baccary reçurent le Dimanche 16 novembre 2008,
la médaille des Justes parmi les Nations. »
Le même jour, la Légion d’Honneur a été remise officiellement à Yvonne Baccary en sa qualité de Juste parmi les Nations.
Le discours complet prononcé alors par Mme Margot Thieux est consultable sur la page 138 de ce blog. Cet extrait le résume :
– « Avec Clémence votre Maman, André-Alexandre votre Papa, votre parenté, vous avez Madame Yvonne Guillaume Baccary, sauvé des vies de la déportation, de l’extermination quasi-certaine par une politique officielle s’alignant sur les exigences de l’autorité d’occupation. La propagande de l’appareil d’épouvante nazi n’a pas anesthésié les initiatives de tolérance contraires à cette politique de nouvelles lois raciales. Ceux qui ont choisi de ne pas obéir à la législation imposée de ces années de tourmente ont gardé leur équilibre humain et social en protégeant les pourchassés sans recherche d’avantages d’ordre matériel ou autre, aux heures de terreur les plus inquiétantes de l’histoire récente. Madame Yvonne Guillaume Baccary votre vie personnelle et professionnelle, celles de vos chers parents, de feu votre mari, incarnent les valeurs qui fondent la Nation et la République. »
Article lié au Dossier 11253