Cérémonie au Couvent de Massip (Capdenac)

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Dossier n°

Cérémonie au Couvent de Massip (Capdenac)

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Le Couvent de Massip : havre de paix pour 83 juifs alors que sévissait la Shoah (DR).

Armand et Célestine Vergnes
Justes parmi les Nations

Compte-rendu de la cérémonie du 20 juin 2010 :

– « Une foule nombreuse se pressait le 20 juin 2010 dans la chapelle de N.D. de Massip (avec une forte représentation toulousaine venue en car spécial affrété par le Comité Français pour Yad Vashem et l’Amitié Judéo-Chrétienne ).
La cérémonie eut lieu en présence du maire, Mr Stéphane BERARD, du Consul d’Israël à Marseille Shmuel SIVAN, du représentant du Conseil Général, de Mr DELBOS président des associations de l’ITEP dont celle de Massip, et du Dr Albert SEIFER, délégué régional du Comité français pour Yad Vashem.
Celui-ci, enfant caché comme 82 de ses camarades dans ce même couvent de N.D de Massip , entre décembre 1942 et juillet 1944, rappela le rôle capital de Mgr Jules-Géraud SALIEGE, archevêque de Toulouse, Compagnon de la libération, Juste parmi les Nations et cardinal en 1946, dans le sauvetage des enfants juifs, aidé par son évêque auxiliaire Louis de Courrèges d’Ustou, Mme Denise BERGON directrice du couvent, Mme Marguerite ROQUES son fidèle bras droit et Mlle Louise THEBE secrétaire des œuvres du diocèse : tous quatre Justes parmi les Nations.

Albert Seifer rappela les liens d’amitié qui l’unissent au témoin, Maurice GERBER depuis 1945. Alors âgé de 8 ans, Albert Seifer avait été caché et sauvé de 1942 à 1945 par Armand et Célestine VERGNES qui possédaient une boyauderie à Capdenac.
Ce fut un instant très émouvant lorsque le Consul d’Israël Shmuel SIVAN relata l’histoire de ce sauvetage et remit la médaille des Justes et le diplôme d’Honneur aux enfants VERGNES Pierre et Ginette. Le Bné Brit de Toulouse, sur l’initiative de son président Max MARQUES, offrit deux livres sur Israël aux enfants Vergnes.

Une exposition de Yad Vashem « Ce ne sont pas des jeux d’enfants » retint l’attention du public ainsi qu’un DVD de 17 minutes sur la SHOAH et passant en boucle.

L’après-midi, les enfants cachés de N.D. de Massip : Annie BECK, Alexandre PREDZESKI de Nancy, Monique BARKATE, Serge POTOK placé à Pradinas (ainsi que Léon KOPEL), sa sœur Suzanne ALTER et Albert SEIFER témoignèrent devant une nombreuse assistance attentive de ce que fut leur passage à N.D de Massip, entourés de l’affection de « leurs mamans de la guerre ». »
(Compte-rendu rédigé par Albert Seifer).

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Cérémonie en l’honneur des Justes Vergnes. A dr., discours d’Albert Seifer, Délégué du Comité Français pour Yad Vashem (Ph. La Dépêche / DR).

Synthèse du dossier Yad Vashem :

– « La famille Gerber est originaire de Galicie (sud-est de la Pologne) et arrive en France en 1932.
Les parents, Jacques et Sabine, ont alors deux filles :
– Dora, 18 ans 
– Sarah, 15 ans
– et un garçon : Oscar 9 ans.

Après un bref séjour à Metz, la famille arrive à Capdenac ( Aveyron ) où Jacques vend des vêtements sur les marchés tandis que ses filles travaillent dans la boyauderie de Mr Armand Vergnes.
Puis les Gerber quittent l’Aveyron pour Toulouse où naît en 1934 une second garçon : Maurice.

En 1941, alors que l’antisémitisme ne cesse de frapper, Oscar est placé à l’abri en Suisse. Mariées toutes deux, Dora et Sarah se cachent dans la région toulousaine. Jacques passe la guerre caché dans une pièce confinée à Toulouse.
Maurice, 7 ans, est confié à Armand et à Célestine Vergnes. Ce couple le cachera de 1941 à 1944.

Le petit juif va grandir en compagnie des enfants Vergnes : Pierre et Ginette ainsi que d’un autre gosse d’origine polonaise, lui aussi recueilli. Considéré et traité comme s’il était vraiment de la famille, Maurice sera scolarisé de 7 à 10 ans.

Une seule alerte viendra troubler Capdenac. Un jour, une compagnie de soldats allemands se livrera à des exercices dans le village. Maurice doit se cacher sous un lit tout l’après-midi….

A la Libération, Jacques Gerber pourra reconstituer sa famille à Toulouse. »

La Dépêche :

– «J’attends de vous d’héberger des enfants juifs. » Monseigneur Saliège, archevêque de Toulouse, avait convoqué sœur Denise Bergon, directrice du couvent de Massip lors d’un entretien en août 1942. « Je vais être obligée de mentir », avait-elle prévenue alors, Mgr Saliège avait alors répondu : « Mentez, mentez, vous aurez toutes mes absolutions. »

Albert Seifer, représentant de Yad Vashem à Toulouse, raconte ce pan d’Histoire, car c’est aussi son histoire. Il a sept ans, lorsqu’il arrive en gare de Capdenac et que Denise Bergon vient le chercher en voiture à cheval pour l’accompagner au couvent. Sa sœur Berthe a 11 ans. Ils seront tous les deux hébergés et cachés par sœur Denise Bergon et sœur Marguerite Roques de mars 1943 au mois de mai 1944 (les sœurs avaient demandé aux parents de venir chercher les enfants à l’annonce de l’arrivée de la division Das Reich).

«Nous étions logés au couvent et les garçons étaient scolarisés à Saint-Julien-d’Empare. J’ai été enfant de chœur car les sœurs, pour mieux nous cacher, nous avaient appris les prières et les chants… »
(20 juin 2010).

NOTE : Cette page a été rédigée avec la participation d’Albert Seifer, qu’il en soit remercié.

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