Les Justes
Urbain Haag
Année de nomination : 2005Date de naissance : 10/06/1893
Date de décès : 05/11/1962
Profession : Gardien de la Paix, nommé brigadier-chef, officier de Police
Département : Dordogne
Région : Nouvelle-Aquitaine
Personnes sauvées
Cérémonies
L'histoire
Urbain Haag, brigadier-chef, fut affecté à la Police d’État à Strasbourg de 1919 à 1940. Vétéran de la Guerre de 1914-1918, il avait refusé d’être incorporé dans l’armée allemande et opté pour la France par pur patriotisme. En 1939, évacué de Strasbourg, il se replia à Périgueux avec sa famille. Ensuite, il rentra à Strasbourg, annexée au Grand Reich, mais fut incarcéré au camp de Schirmeck, suspect en raison de son attitude envers l’Allemagne pendant la Première Guerre mondiale. En 1942, à nouveau expulsé de Strasbourg, il vint rejoindre sa femme et sa fille à Périgueux et réintégra les rangs de la police avec le grade d’officier. Il était farouchement opposé à l’occupation allemande. Il connaissait de longue date la famille Schwab, strasbourgeois d’origine juive, évacués comme lui à Périgueux en 1939. La famille qui comprenait le couple et leurs quatre enfants, un garçon Gaston, 13 ans, et trois filles, bénéficiait du statut de réfugiés. En 1941, elle partit s’installer dans une ferme à Château-l’Evêque (Dordogne), un village isolé. Gaston trouva un emploi comme aide-boulanger et fut ravitaillé en pain en échange de son travail. Son père trouva des petits travaux pour faire vivre sa famille. Au retour d’Urbain Haag à Périgueux en 1942, les liens entre les Haag et les Schwab se renouèrent. En tant qu’officier de police, il eut accès aux informations concernant l’imminence des rafles à l’encontre des Juifs. A plusieurs reprises, il réussit à prévenir la famille Schwab qu’elle devait se cacher et leur épargna la déportation. Il leur procura à tous des faux papiers. Il rendit aussi de grands services à la Résistance jusqu’à la Libération, avant d’être réintégré dans la police à Strasbourg. Les Schwab rentrèrent eux aussi sains et saufs à Strasbourg et maintinrent des liens durables avec leur sauveur jusqu’à son décès en 1962.
Le 3 novembre 2005, Yad Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Shoah, a décerné à Urbain Haag le titre de Juste parmi les Nations.
Exposition: Désobéir pour sauver
Documents annexes
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