Dossier n°10240 - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Urbain Haag

Année de nomination : 2005
Date de naissance : 10/06/1893
Date de décès : 05/11/1962
Profession : Gardien de la Paix, nommé brigadier-chef, officier de Police
    Localisation Ville : Périgueux (24000)
    Département : Dordogne
    Région : Nouvelle-Aquitaine

    L'histoire

    Urbain Haag, brigadier-chef, fut affecté à la Police d’État à Strasbourg de 1919 à 1940. Vétéran de la Guerre de 1914-1918, il avait refusé d’être incorporé dans l’armée allemande et opté pour la France par pur patriotisme. En 1939, évacué de Strasbourg, il se replia à Périgueux avec sa famille. Ensuite, il rentra à Strasbourg, annexée au Grand Reich, mais fut incarcéré au camp de Schirmeck, suspect en raison de son attitude envers l’Allemagne pendant la Première Guerre mondiale. En 1942, à nouveau expulsé de Strasbourg, il vint rejoindre sa femme et sa fille à Périgueux et réintégra les rangs de la police avec le grade d’officier. Il était farouchement opposé à l’occupation allemande. Il connaissait de longue date la famille Schwab, strasbourgeois d’origine juive, évacués comme lui à Périgueux en 1939. La famille qui comprenait le couple et leurs quatre enfants, un garçon Gaston, 13 ans, et trois filles, bénéficiait du statut de réfugiés. En 1941, elle partit s’installer dans une ferme à Château-l’Evêque (Dordogne), un village isolé. Gaston trouva un emploi comme aide-boulanger et fut ravitaillé en pain en échange de son travail. Son père trouva des petits travaux pour faire vivre sa famille. Au retour d’Urbain Haag à Périgueux en 1942, les liens entre les Haag et les Schwab se renouèrent. En tant qu’officier de police, il eut accès aux informations concernant l’imminence des rafles à l’encontre des Juifs. A plusieurs reprises, il réussit à prévenir la famille Schwab qu’elle devait se cacher et leur épargna la déportation. Il leur procura à tous des faux papiers. Il rendit aussi de grands services à la Résistance jusqu’à la Libération, avant d’être réintégré dans la police à Strasbourg. Les Schwab rentrèrent eux aussi sains et saufs à Strasbourg et maintinrent des liens durables avec leur sauveur jusqu’à son décès en 1962.

    Le 3 novembre 2005, Yad Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Shoah, a décerné à Urbain Haag le titre de Juste parmi les Nations.

    Exposition: Désobéir pour sauver

    Documents annexes

    Article de presseArticle de presse

    Articles annexes