Dossier n°10436 - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Ginette (Rouquet) Fournier

Année de nomination : 2005
Date de naissance : 11/02/1922
Date de décès : //
Profession : Lycéenne, mariée à 17 ans

Georges Rouquet

Année de nomination : 2005
Date de naissance : 22/11/1897
Date de décès : 26/01/1972
Profession : Garde Républicaine au Ministère de la guerre puis marchand de légumes

Eva Joséphine (Laberrigue) Rouquet

Année de nomination : 2005
Date de naissance : 18/02/1904
Date de décès : 19/05/1994
Profession : Sténo dactylo, secrétaire de Direction dans une revue agricole, puis marchande de légumes
    Localisation Ville : Villeneuve-sur-Lot (47300)
    Département : Lot-et-Garonne
    Région : Nouvelle-Aquitaine

    L'histoire

    Sous l’Occupation, Eva et Georges Rouquet tenaient une épicerie à Villeneuve-sur-Lot (Lot-et-Garonne). Vétéran de la guerre de 1914-1918, il s’était engagé dans la Garde Républicaine à Paris après sa démobilisation, mais rêvait d’élever des vaches et des chevaux à la campagne. Sa femme était secrétaire de direction à la revue La Vie à la campagne. Le couple avait alors acquis une propriété dans le Lot. En 1941, Georges, refusant de servir le régime de Vichy, avait donné sa démission, vendu sa propriété et acheté un commerce de fruits et légumes, situé à la Tour de Paris dans la vielle ville de Villeneuve. Leur fille Ginette vint s’installer avec son mari Jean, dans l’appartement du premier étage au-dessus du magasin. Les Rouquet se lièrent alors d’amitié avec un couple de réfugiés juifs, les Friedman, dont le fils Jacques, 14 ans, pensionnaire au collège de la ville était protégé par son proviseur, Gaston Bourgeois*. A l’automne de l’année 1943, le meilleur ami des Friedman fut arrêté et le couple décida de plonger dans la clandestinité. Les Rouquet proposèrent de le cacher au deuxième étage au-dessus de l’épicerie qui était de fait la soupente de l’horloge de la Tour qu’un employé venait régulièrement régler tous les mois. Ils prenaient leurs repas au premier étage avec Ginette, son  bébé nouveau-né, et Jean qui, appelé au STO, était réfractaire. Mais bientôt, la pharmacie mitoyenne de la boutique devint le siège de la Milice et la cache des Friedman s’avéra dangereuse. Georges contacta un ancien collègue de la Garde Républicaine, M. Barbe, reconverti dans l’agriculture à Gos, un hameau du Tarn, qui accepta d’héberger les Friedman et leur fils ainsi que Ginette, son mari et le bébé. Ginette procura aux Friedman, grâce à ses liens avec la Résistance, des faux papiers et fit la navette pour les convoyer à Cos, l’un après l’autre. Jean partit pour le maquis et tous les autres restèrent cachés à Cos jusqu’à la Libération.

    Le 30 janvier 2005, Yad Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Shoah, a décerné à Eva et Georges Rouquet et leur fille Ginette le titre de Juste parmi les Nations.

    Exposition: Désobéir pour sauver

    Articles annexes




    Mis à jour il y a 10 mois.