Dossier n°11147 - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Madeleine (Cardot) Larue

Année de nomination : 2007
Date de naissance : 28/02/1908
Date de décès : 31/01/2002
Profession : Vendeuse

Théophile Larue

Année de nomination : 2007
Date de naissance : 28/08/1903
Date de décès : 11/01/1985
Profession : Gardien de la Paix à la préfecture de police de Paris
    Localisation Ville : Paris (75006)
    Département : Paris
    Région : Ile-de-France

    Lieu de mémoire

    L'histoire

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Au numéro 2 de la rue du Sabot, à Paris 6ème, vivait Monsieur Théophile Larue, agent de police, sa femme Madeleine, et leurs deux enfants, Monique et Alain. Dans le même immeuble, demeuraient plusieurs familles juives.

    Grâce à sa situation de policier en uniforme, aidé par son épouse Madeleine, Mr Larue a sauvé de nombreux juifs en grand péril durant toute la période de l’occupation, Il était en outre engagé dans le réseau « Ceux de la Résistance »

    Dès le mois de mai 1941, époque des premières rafles, les Larue accueillent chez eux Léon Osman, lui évitant d’être envoyé au camp de concentration de Pithiviers. Ils l’hébergeront jusqu’en juillet 1942, date de son départ en zone libre.

    Les multiples témoignages qui relatent leurs exploits expriment tous admiration et reconnaissance pour leur dévouement sans limites.

    Le 15 juillet 1942, Monsieur Larue prévient tous ses voisins juifs de l’imminence d’une rafle importante.
    De plus, les Larue cachent chez eux durant une semaine Madame Lichtensztajn et sa fille Fanny. Puis, pour faciliter leur départ en zone libre, il les accompagne lui-même à la gare d’Austerlitz. Ce qu’il a fait, aidé par un agent de la SNCF, pour plusieurs familles juives, au nez et à la barbe des allemands. En outre, il était en communication avec son beau-frère, Robert Cardot, résistant à Evreux, qui fabriquait de faux-papiers d’identité pour ses protégés.

    Ses voisins Tobjasz arrivent de St-Quentin. Monsieur Larue est à la gare du Nord pour leur éviter d’être arrêtés, prenant ce risque pour lui-même. De plus, il se rend en pleine nuit dans leur appartement sous scellés pour retirer un stock de marchandise qui leur permettra de travailler et de survivre.

    En novembre 1942, Monsieur Simon Glicensztajn est en grande difficulté, il est lui aussi accueilli et hébergé généreusement par le couple Larue.

    C’est une période de tous les dangers, et Théophile Larue prend de plus en plus de risques. Dans le métro, il aborde les voyageurs porteurs de l’étoile jaune, effrayés probablement par son uniforme. Il les incite à retirer leur étoile et les avertit des futures rafles.

    Bien souvent, les Larue hébergent dans la journée des petites filles juives et leurs mamans. La consigne, pour les enfants Larue, Monique et Alain, est d’affirmer qu’il s’agit de leurs petites cousines. Pour la nuit, Monsieur Larue les met en sécurité chez une concierge de la rue de Rennes.

    En novembre 1942, leur voisine Madame Tobjasz est arrêtée et conduite à la préfecture. Que fait Théophile Larue ? Il revêt son uniforme et va immédiatement la chercher. Il demande à parler au responsable qui n’est pas dupe, prétend qu’elle n’est pas juive et qu’elle est la marraine de sa fille. Et le miracle a lieu, Madame Tobjasz est relâchée et n’oubliera jamais cet acte de courage extraordinaire.

    Inlassablement, le policier résistant Théophile Larue poursuit son oeuvre de sauvetage jusqu’à la Libération à laquelle il participera activement, de la grève insurrectionnelle du 15 aout 1944 aux combats du 18 au 24 aout 1944.

    Le péril était grand pour Madeleine et Théophile Larue, ainsi que pour leurs enfants, mais leur humanisme dominait et les a amenés à sauver de nombreuses vies.

    Après la libération des relations de grande amitié ont perduré entre les Larue et leurs protégés qui n’ont jamais manqué de témoigner leur reconnaissance.

    Le 23 septembre 2007, Yad Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Shoah, à décerné à Théophile et Madeleine Larue, le titre de Juste parmi les Nations.

    Exposition: Désobéir pour sauver

    Documents annexes

    Invitation cérémonieInvitation cérémonie
    HommageHommage
    Article de presse Article de presse
    Article de presse - La Creuse du 06/06/2008Article de presse – La Creuse du 06/06/2008
    Article de presse - Le Courrier Picard du 08/01/2008Article de presse – Le Courrier Picard du 08/01/2008

    Articles annexes




    Mis à jour il y a 7 mois.