Dossier n°11911 - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Alphonse Gaboriaud

Année de nomination : 2010
Date de naissance : 10/11/1904
Date de décès : 27/05/1944
Profession : Garagiste, ouvrier d’usine

Anne-Marie (Chiquet) Gaboriaud

Année de nomination : 2010
Date de naissance : 23/07/1912
Date de décès : 14/03/2000
Profession : mère de 4 enfants
    Localisation Ville : Loudun (86200)
    Département : Vienne
    Région : Nouvelle-Aquitaine

    L'histoire

    Émigrée de Pologne, la famille Rowek vivait avant la guerre à Nancy en Meurthe et Moselle, le père Joseph, la mère Hénia et les cinq enfants Peysach, Hendla, Tauba, Fanny et Albert. Le 19 novembre 1939, Hénia, les trois filles et le plus jeune fils Albert sont évacués et assignés à résidence à Libourne. Le père et son gendre restent à Nancy pour continuer à travailler. Le fils aîné Peysach (Paul) est militaire. Fait prisonnier en 1940, il ne rentrera en France qu’à la fin des hostilités.

    Lors de la débâcle, le père rejoint les siens à Libourne mais bientôt la famille, expulsée, est assignée à résidence à Rouillé dans la Vienne, où elle est arrêtée le 15 juillet 1941 et transférée à Poitiers, au camp de la Route de Limoges. Cependant, grâce à l’intervention du Père Joseph Fleury et du Rabbin Élie Bloch, Albert est libéré le 24 novembre 1941 et placé chez ses cousins, la famille Rozner. Ses parents et ses trois sœurs sont déportés de Drancy par les convois N° 13 et 21.

    En octobre 1942, la police arrête à leur tour les parents Rozner. Albert et ses cousins Hélène et Armand restent seuls mais grâce à une nouvelle intervention des précédents protecteurs, les trois enfants vont trouver asile et secours au sein de la famille Gaboriaud.

    Le 24 juillet 1943, les trois enfants sont arrêtés par les gendarmes et conduits à Paris au Centre Lamarck puis au Centre Secrétan. Ils donnent de leurs nouvelles aux Gaboriaud et les sentant malheureux, Alphonse Gaboriaud entreprend d’aller les chercher quand il est mitraillé sur la route au volant de sa camionnette.

    Le 31 juillet 1944, Albert et ses deux cousins font partie du convoi N° 77 qui les emmène, avec tous les enfants des centres de l’UGIF vers Auschwitz où Albert va perdre de vue ses cousins. Il va effectuer la « marche de la mort » vers le camp de Bergen Belsen où il est libéré le 11 avril 1945.

    Hospitalisé une dizaine de jours à Paris, il décide d’aller retrouver Anne-Marie Gaboriaud, qui le reprend chez elle. Il va rester là jusqu’à la fin de l’année 1949, quand il partira retrouver son frère Paul à Nancy, seul survivant avec lui de sa famille. Albert a toujours conservé des liens très forts avec toute la famille Gaboriaud. Il est devenu le parrain de Sandrine, la fille de James Gaboriaud.

    Le 14 septembre 2010, Yad Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Shoah, a décerné le titre de Justes parmi les Nations à Monsieur Alphonse Gaboriaud et à son épouse Madame Anne-Marie Gaboriaud.

    Documents annexes

    Article de presse - La nouvelle république du 23/06/2012Article de presse – La nouvelle république du 23/06/2012
    Témoignage Albert RowekTémoignage Albert Rowek
    11911-Gaboriaud-presse11911-Gaboriaud-presse

    Articles annexes




    Mis à jour il y a 8 mois.