Dossier n°12027 - Juste(s)

Consulter le dossier de Jérusalem (en anglais)


Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Cécile (Guillard) Audoin

Année de nomination : 2011
Date de naissance : 15/03/1904
Date de décès : 04/02/1997
Profession : Sans profession

Jean Marius Audoin

Année de nomination : 2011
Date de naissance : 25/10/1894
Date de décès : 13/01/1963
Profession : Chef d’entreprise, Industriel et Maire de Genouillac
    Localisation Ville : Tuilerie de Fontafie (16270)
    Département : Charente
    Région : Nouvelle-Aquitaine

    L'histoire

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Le Docteur Jean Salomon Rotman est né à Piatra en Roumanie en 1907. Son baccalauréat passé au lycée français de Bucarest lui permet de venir faire des études de médecine à Paris. Il ouvre dans les années 1930 un cabinet de médecine générale à Laroche Migennes dans l’Yonne. Dès que la guerre éclate, il s’engage dans un régiment de Volontaires Étrangers. Démobilisé, il subit les lois de Vichy et doit laisser son cabinet à un « aryen ». Il a alors un statut de juif apatride.
    Luce Rotman est née en 1920 à Pierrefitte en banlieue parisienne. Elle est la fille de Français catholiques aisés. Elle perd sa mère à l’âge de six mois et est recueillie par une tante, directrice d’une école à Laroche Migennes. Le Docteur Rotman aida par ses soins attentifs cette tante à guérir d’un cancer. Les deux jeunes gens tombent amoureux. Luce part faire des études de Lettres à Paris et devient enseignante. Jean Rotman vient régulièrement la voir. Le 25 avril 1942 naît un petit garçon Jean-Marie.En juillet 1942, après la rafle du Vel-d’Hiv, Luce obtient d’une amie un faux acte de naissance au nom de Mutzig pour Jean. Il peut ainsi avoir une vraie fausse carte d’identité. Jean souhaite rejoindre Londres. Le jeune couple parvient à passer en zone libre avec leur bébé. Ils arrivent à Chasseneuil en Charente. Là, ils apprennent que leur contact a été arrêté. Se présentant comme des réfugiés alsaciens, ils s’adressent à l’institutrice d’une école qui les oriente vers Monsieur et Madame Audoin.
    Monsieur Audoin est alors maire de Genouillac et directeur de l’usine de tuiles Perrusson-Audoin de Fontafie, qu’il tient de son grand-père. Il a pris très vite le parti de la résistance. Sa position lui permet notamment de fabriquer des faux papiers. Son usine sert de refuge et de lieu de transit pour des réfugiés juifs, des réfractaires au STO et à des résistants.
    Monsieur et Madame Audoin proposent aux jeunes gens de rester à Fontafie. Luce devient préceptrice et Jean contremaître. Pendant leur séjour, la famille s’agrandit avec la naissance de Michel le 5 septembre 1943.
    Jean Rotman est amené à dévoiler son identité et sa profession à un autre Juif réfugié à Fontafie dont il a soigné la mère. Par la suite, mis en relation avec André Chabannes, Chef du maquis Bir Hakeim, avec l’aide des Audoin, il aménage un poste de soins en campagne pour les maquisards.
    Plusieurs Juifs ont trouvé refuge à la tuilerie. Jean Audoin a célébré à Genouillac le mariage de Raymond Trêves qu’il avait caché lorsque ce dernier a réussi à s’échapper du train qui l’emmenait en déportation. Les Audoin ont loué leur maison d’Angoulême à un couple, Joe et Nelly Cahen leur procurant aussi de faux papiers.
    L’action protectrice des Audoin a permis à Jean Rotman de se distinguer en tant que résistant. Jean Rotman est décédé brutalement à 51 ans.

    Le 31 janvier 2011, Yad Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Shoah a décerné, à Monsieur Jean Audoin et à son épouse Madame Cécile Audoin, le titre de Justes parmi les Nations.

    Documents annexes

    Invitation cérémonie Audoin

    Articles annexes




    Mis à jour il y a 3 mois.