Dossier n°12037 - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Jean-Louis Couturier

Année de nomination : 2011
Date de naissance : 20/05/1897
Date de décès : 21/05/1981
Profession : Cultivateur

Pierrette (Battistin) Couturier

Année de nomination : 2011
Date de naissance : 08/02/1900
Date de décès : 16/08/1990
Profession : Cultivatrice
    Localisation Ville : Bourgoin Jallieu (38300)
    Département : Isère
    Région : Auvergne-Rhône-Alpes

    L'histoire

    Originaire de Pologne, Jacques Rosner est arrivé en France juste après la fin de la guerre 14-18 ; il s’installe à Lyon auprès d’un oncle. Il apprend le métier de fourreur et parvient à s’installer en 1928. En 1934, il épouse Hélène Millaud, descendante d’une famille juive  implantée en Alsace depuis de très nombreuses générations. Le couple a deux fils et héberge leur jeune tante, Irène Rosner. Jacques Rosner dirige également un commerce de fourrures à Bourgoin-Jallieu, où il se rend chaque Jeudi, jour de foire. C’est là qu’il fait la connaissance de Jean-Louis Couturier cultivateur qui vient  vendre sa production. A l’été 1942, les deux petits garçons sont envoyés en vacances au hameau de Charbonnières, près Bourgoin-Jallieu, où Jean-Louis & Pierrette Couturier exploitent une ferme. Après l’occupation de la Zone Libre en Novembre 1942, accompagnés d’Irène alors âgée de 19 ans, les deux garçons sont accueillis dans la ferme des Couturier. Ce couple n’a pas d’enfant ; Jean-Paul et Alain vont vivre là avec leur tante, cachés et sauvés mais aussi traités avec amour et choyés avec tendresse. Ils sont scolarisés à l’école du hameau proche de Mozas et le fermier s’occupera de leurs devoirs. Aucune pression ne sera exercée sur eux sur le plan religieux. Le hameau comprend une centaine d’habitants ; Jean-Louis Couturier, avec une autorité certaine, obtiendra la complicité de tous ses voisins et aucune dénonciation ne sera faite. Irène participera aux travaux de la ferme et quittera Charbonnières peu avant la Libération  ; reconnaissante, elle fera poser une stèle au cimetière où reposent les Couturier. Dès Septembre 1944, Hélène Rosner viendra rechercher ses enfants mais des liens très étroits perdureront entre les deux familles jusqu’aux décès du couple Couturier. Alain Rosner considère que les deux années passées chez ses sauveteurs constituent à ses yeux les plus belles années de son enfance.

    Le 15 mars 2011, Yad Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Shoah a décerné, à Monsieur Jean-Louis Couturier et à son épouse Madame Pierrette Couturier, le titre de Juste parmi les Nations.

    Plaque commémorative de Charbonnières sur Jallieu

    Le témoignage

    Le père de Jean-Paul Rosner et d’Alain Rosner son petit frère est arrivé en France de Pologne en 1920. Leur mère est issue d’une très ancienne famille alsacienne fourreurs à Lyon.

    Dès l’occupation de Lyon en 1942, grâce à une adresse fournie par un ami de la famille, les deux enfants accompagné de leur tante Irène âgée de 19 ans, trouveront refuge chez un couple de cultivateurs : Jean-Louis Couturier et son épouse Pierrette dans le hameau de Charbonnières sur Jallieu en Isère.

    Ils y séjourneront presque deux années et y seront scolarisés. Le hameau constitué d’une centaine d’habitants sera informé de ce sauvetage clandestin. Ces deux enfants et cette adolescente seront véritablement pris en charge comme s’il s’agissait des propres enfants du couple Couturier.

    Ils vivent en parfaite symbiose avec leur environnement (vie à la ferme, vie sociale du hameau, scolarisation). Aucune pression ne sera jamais exercée quant à tout ce qui concerne la vie religieuse.

    Des liens étroits existeront après la guerre entre les deux familles.

    Documents annexes

    Invitation cérémonie Couturier

    Articles annexes




    Mis à jour il y a 2 mois.