Dossier n°1220 - Juste(s)

Consulter le dossier de Jérusalem (en anglais)


Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Aloyse Albert Strebler

Année de nomination : 1978
Date de naissance : 08/01/1899
Date de décès : 26/07/1985
Profession : Officier de police

Melanie (Frietblatt) Strebler

Année de nomination : 1978
Date de naissance : 06/03/1901
Date de décès : 11/06/1990
Profession :
    Localisation Ville : Périgueux (24000)
    Département : Dordogne
    Région : Nouvelle-Aquitaine

    L'histoire

    Aloyse Strebler, inspecteur principal de police en Dordogne, et sa femme Mélanie habitent à Périgueux. De nombreux Juifs fuient l’Alsace pour se réfugier dans le département de la Dordogne, dont dépend Périgueux. Aloyse Strebler, fortement opposé à la politique antisémite du régime de Vichy, prévient régulièrement ses connaissances juives sur l’imminence des arrestations. Cependant, le 26 août 1942, avant qu’il puisse les prévenir, la famille Lang (des réfugiés juifs d’Alsace) est arrêtée par la police et envoyée vers différents camps d’internement. Les parents et trois de leurs enfants. Simon âgé de 12 ans, et deux fillettes, âgées de huit et quatre ans, sont envoyés dans le camp de Saint Pardoux la Rivière. Armand, le frère aîné de Simon est envoyé quant à lui au camp de Nexon qui précède le transfert à Drancy. Aloyse Strebler est l’un des membres du comité qui vérife la liste des familles détenues. Il voit le nom des Lang et décide d’agir pour les sauver. Avec courage et ténacité, il les fait libérer du camp avec pour motif que deux des garçons ont la nationalité française. Il fait libérer également d’autres Juifs du camp de Saint Pardoux la Rivière. De là, il se rue vers Nexon et après de nombreux efforts, obtient la libération d’Armand. La famille Lang de nouveau réunie retrouve son domicile dans le village de Saint Mesmin. Aloyse Strebler et son épouse Mélanie restent en contact avec eux et les présentent à des amis qui habitent la région, qu’ils peuvent contacter au moindre danger.

    En tant que policier présent dans un camp de rassemblement à Saint-Astier en Dordogne, il va aider Ernest Homburger et son ami Eric Bodenheimer, des réfugiés juifs de 80 ans, qui ont eux-aussi été arrêtés en août 1942 et internés dans le camp de Saint Pardoux. Lors d’une visite à Saint Pardoux, Aloyse Strebler les cache dans le grenier d’un des bâtiments du camp. Plus tard, il les aide à s’échapper. Ainsi ils sont sauvés et rejoignent la Suisse. Mélanie, la femme d’Aloyse Strebler, a été d’une grande aide et pris aussi de grands risques en organisant des opérations de liaison essentielles au succès des activités de son mari. Quelqu’un ira jusqu’à les dénoncer et ils réussissent à se sauver à Annecy, où le couple continue à protéger des Juifs.

    Le 30 novembre 1978, Yad Vashem – Institut  International pour la Mémoire de la Shoah, a décerné  à Aloyse Strebler et à Mélanie Strebler le titre de Justes parmi les Nations.

    Exposition: Désobéir pour sauver