Les Justes
Pierre Descours
Année de nomination : 2011Date de naissance : 29/03/1904
Date de décès : 09/04/1982
Profession : Directeur d’hôpital
Département :
Région :
L'histoire
Pierre Descours
La famille Kahn, originaire de Lorraine et d’Alsace, est installée à Paris depuis plusieurs générations. Monsieur Kahn, ancien combattant de la Première Guerre mondiale, travaille pour la Défense nationale dans une entreprise de fabrication de caoutchouc. Au moment de l’exode, il reçoit l’ordre de se rendre à Toulouse pour y assurer la continuité de l’activité, mais l’absence d’infrastructures rend cette mission impossible.
Il part néanmoins pour Toulouse avec sa famille : sa belle-mère Jeanne, son épouse Hélène, sa sœur Suzanne et son mari, ainsi que leurs enfants et petits-enfants. Tous s’installent au 24 rue du Faubourg Saint-Étienne. Malgré les restrictions imposées aux Juifs, la famille parvient à mener une vie presque normale. Deux des fils Kahn sont inscrits au lycée Pierre-de-Fermat.
Parmi les relations professionnelles de Monsieur Kahn figure Sidoine Clément, un homme originaire de Piolenc, qui rend à plusieurs reprises visite à la famille.
En novembre 1942, après l’invasion de la zone sud par les Allemands, la famille quitte Toulouse en train pour Grenoble, alors située en zone d’occupation italienne. Elle s’installe au Touring Hôtel, où des contrôles d’identité ont lieu plusieurs fois par jour. Les enfants doivent quitter l’école après avoir été convoqués par le proviseur : deux hommes en civil leur ont demandé s’ils étaient juifs.
Une nouvelle fuite s’impose, cette fois vers un village de l’Oisans. Sidoine Clément leur rend à nouveau visite. Les garçons fréquentent alors la classe unique du village, sans être inscrits sur les listes officielles pour des raisons de sécurité. L’instituteur, Pierre Charles, et son épouse Marie, secrétaire de mairie à Allemont, fabriquent de faux papiers et des cartes d’alimentation pour de nombreuses familles juives réfugiées dans la région.
Grâce à eux, la famille Kahn — qui vit sous les noms de Keller, Heyraud et Bernard — est prévenue de l’imminence d’une rafle début janvier 1944. Sidoine Clément vient chercher Bertrand Kahn, âgé de dix ans, pour le mettre à l’abri. Ensemble, ils voyagent en train puis à vélo jusqu’à Piolenc, où les attend Yvonne, l’épouse de Sidoine. Le couple, sans enfant, accueille Bertrand comme leur propre fils et le protège durant trois mois.
Le reste de la famille trouve refuge à Romans-sur-Isère, après un périple en camion de marchandises.
Au début de l’été 1944, alors que la menace se fait plus pressante, Hélène Kahn (sous le nom de Keller) tombe gravement malade. Grâce au courage de Pierre Descours, directeur de l’hôpital de Romans, elle peut être opérée clandestinement d’un cancer. Descours prend le risque non seulement de l’admettre secrètement, mais aussi de cacher son mari et leurs deux enfants dans l’établissement.
Quelques jours avant la Libération de Romans, alors que la ville subit des bombardements, Pierre Descours décide d’abriter les malades dans les caves de l’hôpital. Là se trouvent déjà, dissimulés derrière des fagots, des maquisards blessés. La famille Kahn y passe la dernière semaine de la guerre, survivant avec les dernières réserves de pâtes et l’eau du puits, jusqu’à l’arrivée de l’armée américaine qui leur rend la liberté.
Le 16 août 2011, Yad Vashem – Institut international pour la mémoire de la Shoah, a décerné à Pierre Descours le titre de Juste parmi les Nations.

L’hôpital de Romans avant la guerre
Documents annexes
| Témoignage de MARIE YOUINOU, Arrière-petite-fille de Pierre Descours 6 juin 2014 08:49:27 | |
| Dossier 12206B-Descours-Articles de presse 1 février 2013 08:52:36 | |
| Invitation cérémonie Descours 25 octobre 2012 16:33:15 |

